Naples, 12 février (LaPresse) – En 2022, la mobilité sanitaire interrégionale a atteint un niveau record de 5,04 milliards d'euros, le plus élevé jamais enregistré, en hausse de 18,6 % par rapport à 2021 (4,25 milliards d'euros).

Les données compilées par la Fondation Gimbe confirment également l'aggravation du déséquilibre entre le Nord et le Sud, avec un flux massif de patients et de ressources financières quittant le Mezzogiorno pour la Lombardie, l'Émilie-Romagne et la Vénétie, qui restent les régions les plus attractives en matière de soins.

"Ces chiffres montrent que la mobilité sanitaire n'est plus un choix libre pour les citoyens, mais une nécessité imposée par les profondes inégalités dans l'offre de services de santé régionaux", a commenté Nino Cartabellotta, président de la Fondation Gimbe. "De plus en plus de personnes," a-t-il ajouté, "sont contraintes de se déplacer pour recevoir des soins adéquats, avec des coûts économiques, psychologiques et sociaux insoutenables."

La Lombardie, l'Émilie-Romagne et la Vénétie concentrent à elles seules 94,1 % du solde positif de la mobilité sanitaire, c'est-à-dire la différence entre les fonds reçus pour soigner des patients venant d'autres régions et ceux versés pour leurs propres citoyens ayant dû chercher des soins ailleurs.

Les régions les plus touchées sont l'Abruzzes, la Calabre, la Campanie, la Sicile, le Latium et les Pouilles, qui représentent ensemble 78,8 % du solde négatif.

"La fracture entre le Nord et le Sud n'est plus seulement une difficulté, mais une rupture structurelle du Service national de santé", a averti Cartabellotta, "qui risque de s'aggraver avec l'approbation récente de la loi sur l'autonomie différenciée. Une réforme qui, sans ajustements adéquats, risque de figer et de légitimer les inégalités, transformant le droit à la santé en un privilège dépendant du lieu de résidence."

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