Rome, 3 mai (LaPresse) – "Ce qu’il y a de vraiment beau dans les congrégations générales, c’est que les différentes interventions reflètent les points de vue des cardinaux venant de différents pays. Une dimension géographique apparaît donc, mais aussi des sensibilités variées. Après Jean-Paul II, qui a eu une mission immense et extraordinaire ; après Benoît XVI, qui nous a parlé de Dieu de manière si profonde et accessible ; après François, qui nous a montré le visage d’une Église qui se penche avec miséricorde sur tous sans mépriser personne, et qui met les derniers au centre, nous avons besoin de quelqu’un qui puisse recueillir ces héritages. Et je pense qu’il émergera, car beaucoup d’éléments convergent," a déclaré le cardinal Fernando Filoni, 79 ans, Grand Maître de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre, dans une interview à La Repubblica.

Quel rôle pour le prochain Pape ? "Ce n’est pas un Pape qui doit tout faire : il ne doit pas tout continuer ni tout recommencer. Il faut un Pape qui puisse rassembler les éléments qui émergent et qui représentent la voix de nos communautés, de nos Églises, des sociétés complexes dans lesquelles nous vivons — des sociétés avec Dieu, sans Dieu, voire contre Dieu. Il est impossible de citer des noms à ce stade", a-t-il ajouté.

"Le Pape ne peut pas résoudre tous les problèmes à lui seul — dans son ministère, il a besoin du collège des cardinaux, du collège des évêques. C’est la seule façon d’être vraiment Pape. Bien sûr, il est aussi celui qui donne une orientation, une vision."

Alors, devra-t-il être davantage soutenu ? "C’est ce qui ressort du Concile Vatican II : une théologie de la collégialité, de la synodalité, de la communion. À mon avis, il faut la privilégier, car c’est ainsi qu’on peut répondre à un monde difficile et complexe," a conclu Filoni.

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