Milan, 27 mai (LaPresse) – Alberto Stasi a été acquitté en première instance et en appel, les « faits avérés » établis lors du procès ayant été mis sur le même plan qu'« une hypothèse fantaisiste et abstruse ». Comme celle de « l'ouverture de la porte » de la villa de la via Pascoli par Chiara Poggi pour permettre « la sortie du chat » et ainsi permettre « l'entrée » d'un « voleur » qui, dans une tentative de vol, aurait tué la jeune femme de 26 ans. C'est en ces termes que la Cour de cassation a annulé en 2013 les précédents jugements d'acquittement de l'ancien petit ami de Poggi pour le meurtre de Garlasco, ordonnant un nouveau procès devant la Cour d'assises d'appel de Milan, qui s'est déroulé avec de nouvelles enquêtes, expertises et saisies, aboutissant à la condamnation définitive en décembre 2025. Les acquittements de Stasi, dont on a de nouveau parlé ces dernières semaines, auraient été, selon les juges Barodovandi-Rombola-Tardio-Bonito-Boni, le fruit d'une vision « éloignée du sens commun ». Les juges se sont notamment concentrés sur « l'explication alternative » du tueur « inconnu ». La Cour de Milan avait écrit qu'« il n'y a pas de preuves excluant que Chiara Poggi, ce matin-là, après s'être réveillée, ait désactivé l'alarme et laissé sortir le chat dans le jardin, laissant la porte d'entrée entrouverte. Ou peut-être l'a-t-elle fermée, mais elle a pu l'ouvrir en voyant que quelqu'un était entré dans le jardin ». « Le voleur ou le cambrioleur, poursuivait le jugement, aurait pu perdre le contrôle à la suite de la réaction possible et inattendue de la victime, et aurait pu la tuer de la manière effroyable que l'on connaît. Il aurait ensuite pu s'enfuir sans rien voler, contrairement à son projet initial, car hors de lui à cause de ce qui s'était passé ». Une théorie que les juges qui ont prononcé l'acquittement ont qualifiée de « reconstruction fantaisiste », mais qui repose pourtant sur les « mêmes éléments » que ceux invoqués par le parquet de Milan pour demander la condamnation, et donc suffisante pour soulever un doute légitime sur la culpabilité. La Cour de cassation a censuré ce raisonnement qualifié d'« incorrect » car il ignore des « données factuelles » acquises et non contestées telles que « l'absence de traces de violence sexuelle sur la victime », « les vêtements » (Poggi ouvre la porte en pyjama), « les traits de sa personnalité » (la discrétion de la victime), « l'absence de vol dans la maison de Poggi », « la connaissance de l'appartement par le meurtrier » qui jette le corps dans l'escalier menant au sous-sol caché par une porte pliante et les « empreintes de chaussures perceptibles ». Une « approche méthodologique » qui a considéré « isolément » chaque indice sans le replacer dans un contexte « global et unitaire », comme cela doit être le cas tant en cas de condamnation que d'acquittement.

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