Rome, 28 mai (LaPresse) – « L'affaire Garlasco ? Quoi qu'il arrive, cela finira mal ». C'est ce qu'a déclaré le ministre de la Justice, Carlo Nordio, dans une interview accordée au Corriere della Sera. « Soit le détenu est innocent, et il a alors subi une peine atroce injustement. Ou bien il est coupable, et c'est alors l'actuel suspect qui doit faire face, sans avoir commis aucune faute, à une épreuve douloureuse, coûteuse en termes d'image, de dépenses et de souffrances. Je ne dois pas, je ne peux pas et je ne veux pas entrer dans le fond de l'affaire », a-t-il ajouté. Nordio invoque un « principe général » pour étayer ses affirmations. « Après un acquittement, une condamnation est déraisonnable. Surtout s'il y a deux acquittements. Comment peut-on condamner « au-delà de tout doute raisonnable » si deux juges ont déjà émis des doutes ? », explique-t-il. Si, en revanche, de nouveaux indices sont découverts, « en général, si de nouvelles preuves à charge contre l'accusé sont acquises avant que le jugement ne devienne définitif, le procès doit être refait à partir de zéro. Il ne faut pas les ajouter au dossier déjà constitué, comme c'est le cas en appel ». Cela, déclare encore Nordio, « pour deux raisons ». « La première est que vous ne pouvez pas mettre du vin nouveau dans de vieux tonneaux. S'il y a de nouvelles preuves à charge, elles doivent être réexaminées en présence de la défense, parallèlement à celles à décharge. En somme, il faut tout recommencer ». La seconde « est encore plus importante. Avec le système actuel, on prive l'accusé du droit à un double jugement au fond. Si le tribunal acquitte et que la cour condamne, on ne peut faire appel devant la Cour de cassation que pour des raisons de légalité. Et le second jugement au fond, coupable ou non, est réduit à néant ».

© Copyright LaPresse