Rome, 11 août (LaPresse) – Le tribunal civil de Rome, section spécialisée en matière d'immigration, a accordé la protection internationale et subsidiaire à plusieurs citoyens bangladais transférés au centre de rétention pour le rapatriement (CPR) de Gjader, en Albanie, le 18 octobre 2024. Leur détention, qui n'avait pas été validée, avait été ordonnée dans le cadre du protocole Albanie, l'accord bilatéral entre l'Italie et l'Albanie pour la gestion externalisée des procédures d'asile. Selon LaPresse, les juges romains ont rejeté les refus émis dans le cadre d'une procédure accélérée et à la frontière, soulevant des doutes sur la légitimité de la classification du Bangladesh comme « pays d'origine sûr ». Au cœur de cette décision se trouve l'histoire d'un Bengali, père de quatre filles, qui a quitté son village pour échapper à la misère, aux dettes et aux menaces de mort. Au cours de son parcours migratoire, il a été enlevé en Libye, où il a été torturé pendant des mois, jusqu'au paiement d'une rançon par sa famille. Arrivé en Albanie, il a été soumis à une procédure accélérée et sa demande de protection a été rejetée le 17 octobre 2024, juste un jour avant son transfert au CPR de Gjader. Le tribunal de Rome a reconnu le bien-fondé de ses déclarations, jugeant son récit crédible et le qualifiant de victime de traite, appartenant à un « groupe social particulier » au sens de la Convention de Genève. Le jugement a souligné l'obligation des autorités d'évaluer au cas par cas la situation du demandeur, même en présence de désignations générales de sécurité. Les juges ont souligné que la Commission territoriale avait ignoré des signes évidents d'exploitation et de traite, déjà apparus lors de l'audience, soulignant la nécessité d'un examen individuel approfondi.

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