Rome, 26 nov. (LaPresse) – Le président de la Fondation Gimbe, Nino Cartabellotta, a dénoncé l’inquiétante privatisation progressive du Service national de santé (SSN) en Italie. Selon Gimbe, la présence croissante d’acteurs privés, allant des investisseurs aux fonds de santé, érode l’efficacité du système public. La privatisation se manifeste sous deux formes principales : l’augmentation des dépenses de santé directes des citoyens (out-of-pocket) et l’expansion des structures privées fournissant des services de santé. En 2024, les dépenses out-of-pocket atteindront 41,3 milliards d’euros, représentant 22,3 % de la dépense totale, bien au-dessus de la limite de 15 % recommandée par l’OMS.

Gimbe signale que la privatisation réduit progressivement l’accès aux soins publics, tandis que la demande de prestations payantes augmente. L’analyse souligne également que le nombre de structures privées accréditées est en constante augmentation, le privé dominant désormais de nombreux secteurs, comme l’assistance résidentielle et la rééducation. Les dépenses publiques destinées au privé conventionné ont augmenté, mais leur part dans la dépense totale diminue en raison du sous-financement croissant du SSN. Cartabellotta critique les politiques ayant favorisé l’expansion du privé sans ressources adéquates, créant des déséquilibres structurels. La croissance du privé « pur », non accrédité, est particulièrement préoccupante, avec une augmentation significative des dépenses de santé hors circuit public, exacerbant encore les inégalités.

Cartabellotta appelle à une réforme qui relance le financement public, renforce l’intégration public-privé avec des règles claires et protège l’égalité d’accès aux soins. Selon Gimbe, seule une intervention politique décisive pourra empêcher que la privatisation non programmée transforme les droits en privilèges et affaiblisse le SSN.

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