Ce programme met l’accent sur la revitalisation des territoires ruraux marocains par le renforcement des infrastructures de commercialisation agricole, le développement de l’entreprenariat agricole et para-agricoles et la conversion des petites exploitations vers des modes de production plus respectueux des ressources naturelles (eau, sols, biodiversité), indique un communiqué de l’AFD.
« L’Agriculture irrigue historiquement notre coopération bilatérale. Je me félicite de ce nouveau financement de l’AFD qui contribuera à régénérer notre partenariat, en mettant au centre de ses finalités la stimulation de l’entreprenariat rural, la mobilisation des acteurs locaux et la préservation des équilibres écologiques », a souligné l’ambassadrice de France au Maroc, Mme Hélène Le Gal, citée par le communiqué.
Contribuant de 12% à 14% du produit intérieur brut sur les dix dernières années, l’agriculture constitue un secteur stratégique pour le développement socio-économique du Maroc et reste le principal pourvoyeur d’emplois du pays, avec une contribution de 38% à l’emploi au niveau national, qui s’élève à plus de 70% en zone rurale. Pour autant, ces territoires ruraux concentrent la grande majorité des habitants vivant sous le seuil de pauvreté.
De son côté, le Directeur de l’AFD à Rabat a relevé que « le secteur agricole, à l’interface d’enjeux économiques, sociaux et environnementaux, sera au Maroc un secteur clé de la relance de la croissance économique et de la résilience sociale des territoires ruraux, compte tenu de ses effets redistributifs de revenus élevés et du potentiel entrepreneurial notamment à l’aval des chaînes de valeur ».
Le programme vise à rendre les territoires ruraux plus attractif pour les jeunes générations et plus rémunérateurs pour les petits agriculteurs en finançant d’une part, la modernisation des infrastructures de transformation et de commercialisation à l’aval des filières de de production (marchés de gros, abattoirs, souk ruraux) et d’autre part, le renforcement du capital humain.
Il cible la capacitation des jeunes et des femmes en zone rurale pour qu’ils développent leurs propres entreprises ou coopératives de services dans le secteur agricole et para-agricole. Marketing des produits du terroir, maintenance des exploitations et des équipements agricoles, services numériques, conseil en gestion: les gisements d’emploi sont là.
« Il s’agira ainsi de développer les dispositifs de formation, d’apprentissage et de conseil au bénéfice des jeunes hommes et femmes qui désirent créer et consolider leurs exploitations ou leurs entreprises dans le secteur. In fine, jusqu’à 100.000 jeunes seront accompagnés à monter et développer leurs projets entrepreneuriaux », a précisé Maëlis Borghese, Responsable des programmes agriculture, développement rural et biodiversité de l’AFD à Rabat.
A travers le financement de projets de conversion des exploitations familiale vers l’agroécologie et/ou l’agriculture biologique, le programme participera à améliorer la gestion des milieux et des ressources naturelles que sont les sols et l’eau. Un total de 12.000 producteurs et productrices bénéficiera d’appuis pour développer des pratiques agricoles climato-intelligentes et plus de 8.000 hectares seront convertis en agriculture biologique ou agro-écologique.
L’approche proposée met l’accent sur l’appropriation de la nouvelle stratégie agricole nationale par les acteurs locaux, au niveau régional et provincial, pour que sa déclinaison soit adaptée aux besoins spécifiques des territoires. Le programme se déploie ainsi à la fois à l’échelle nationale et dans trois grandes régions agricoles (l’Oriental, Fès-Meknès, et le Souss-Massa). Ce sont les services déconcentrés du ministère de l’Agriculture, en concertation avec l’ensemble des acteurs de ces territoires qui piloteront le programme des actions éligibles au financement de l’AFD et de l’Union européenne (UE) dans ces 3 régions.
Ce projet illustre aussi la forte cohésion des bailleurs internationaux au Maroc autour des priorités sociales et environnementales de la stratégie « Génération Green ». Il s’est construit en articulation étroite entre l’AFD, l’UE et la Banque mondiale. La Banque cofinance la composante nationale du programme à hauteur de 250 millions de dollars et l’UE soutiendra les actions les plus innovantes et l’assistance technique dans les 3 régions cibles à travers une subvention déléguée à l’AFD de 20 millions d’euros.