Alors que les indices des prix des produits laitiers, du sucre et des huiles végétales ont tous chuté le mois dernier, ceux de la viande et des céréales ont en effet augmenté pour atteindre respectivement un niveau historique et une hausse de 2,2%.
L’indice FAO des prix des produits alimentaires, qui suit les produits alimentaires les plus échangés au niveau mondial, s’est ainsi établi à une moyenne de 157,4 points en mai 2022, soit un recul 0,6 pour cent par rapport à avril. Malgré la baisse mensuelle, l’indice de mai était encore supérieur de 22,8% à celui de l’année précédente, poussé à la hausse en partie par les inquiétudes concernant l’impact de l’invasion russe en Ukraine.
Denrée stratégique, le blé affiche un gain de 5,6% en mai et une hausse annuelle de ses prix de 56,2%. Selon la FAO, cette hausse est notamment liée « à l’annonce d’un embargo sur les exportations par l’Inde, à des inquiétudes sur les conditions des cultures dans plusieurs pays exportateurs majeurs ».
Cette augmentation n’est pas également étrangère à une réduction des prévisions de production de céréales en Ukraine. Sur un an, la céréale, dont Russie et Ukraine assuraient 30% du commerce mondial, a vu son prix augmenter de 56,2%. « Cette évolution traduit aussi un abaissement des perspectives concernant la production de blé en Ukraine du fait de la guerre dans ce pays », a précisé l’organisation onusienne basée à Rome.
De plus, les prix internationaux du riz ont connu eux aussi une progression généralisée.
Dans le même temps, les prix des céréales secondaires ont affiché une baisse de 2,1%. Les prix du maïs ont ainsi accusé le recul plus important qui s’explique par la légère amélioration de l’état de cultures aux États-Unis, de meilleures disponibilités saisonnières en Argentine et le début imminent des principales récoltes de maïs au Brésil.
En revanche, l’indice FAO des prix de la viande a atteint un nouveau record, en gagnant 0,6% en mai, alors même que les prix de la viande de bovins sont demeurés stables et que ceux de la viande de porc ont reculé. La hausse de cet indice s’explique par une forte remontée des prix internationaux de la chair de volaille, sous l’effet des perturbations incessantes des chaînes d’approvisionnement en Ukraine et des cas de grippe aviaire récemment signalés, avec en toile de fond un essor de la demande en Europe et au Moyen-Orient.
S’agissant des prix des huiles végétales, l’Indice de la FAO a baissé de 3,5% par rapport à avril, tout en restant nettement supérieur à son niveau de l’année précédente. Les prix ont chuté pour les huiles de palme, de tournesol, de soja et de colza, en partie en raison de la levée de l’interdiction d’exportation de courte durée imposée par l’Indonésie sur l’huile de palme et de la faible demande mondiale d’importation d’huiles de soja et de colza compte tenu des coûts élevés ces derniers mois.