Le changement climatique causé par l'activité humaine a rendu la sécheresse dans l'hémisphère nord cet été "au moins 20 fois plus probable", a conclu un groupe de scientifiques internationaux dans une étude publiée mercredi sur cet épisode catastrophique notamment pour les cultures.
Une telle sécheresse des sols, qui a affecté l’Europe, la Chine ou les Etats-Unis, risque de se produire environ tous les 20 ans avec le climat actuel, contre environ tous les 400 ans voire encore moins souvent sans réchauffement, selon les chercheurs du World Weather Attribution (WWA), réseau de chercheurs pionniers en matière d’attribution des événements extrêmes au changement climatique.
La sécheresse estivale a affecté nombre de pays européens, à commencer par la France, avec des cours d’eau à sec et des restrictions dans certaines localités. Certaines parties des Etats-Unis ou de la Chine ont également été touchées.
Les conséquences se sont fait sentir sur le secteur agricole, avec des récoltes en baisse et des effets possibles sur une inflation déjà forte. Cette situation a également favorisé les feux de forêts et perturbé la production d’électricité, notamment hydraulique et nucléaire.
Dans l’hémisphère Nord (hors zones tropicales), le changement climatique induit par l’activité humaine a rendu la sécheresse « beaucoup plus probable », selon les chercheurs, qui travaillent dans des institutions prestigieuses en Europe, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande.
Cette probabilité a été augmentée d’un facteur « au moins 20 » pour le manque d’humidité du sol dans la zone racinaire, la partie du sol correspondant à 1 mètre sous terre et où les plantes extraient l’eau pour se nourrir. C’est lorsque cette zone est affectée que l’on parle de sécheresse « agricole » ou « écologique ».
La probabilité de l’événement a été augmentée d’un facteur « au moins 5 » pour l’humidité du sol en surface, qui correspond uniquement au sept centimètres supérieurs.
Le réchauffement depuis le début de l’ère industrielle, qui a été alimenté par les énergies fossiles, a déjà atteint près de 1,2°C, entraînant une série de catastrophes. L’accord de Paris vise à garder ce réchauffement sous 2° et si possible proche de 1,5°.
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