Les attaques perpétrées contre des civils par des groupes armés se sont poursuivies dans deux provinces en proie aux conflits dans l’est de la République démocratique du Congo, depuis que le gouvernement a imposé l’état de siège en mai 2021, a rapporté mercredi Human Rights Watch (HRW).
« Entre l’entrée en vigueur de l’état de siège le 6 mai et le 10 septembre, divers groupes armés, dont certains restent non-identifiés, ont tué au moins 672 civils et les forces de sécurité congolaises ont tué 67 autres civils, dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu », peut-on lire sur le site du HRW.
L’ ONG considère que l’imposition de l’état de siège n’a pas permis de réduire les attaques, déplorant d’ailleurs l’insuffisance de la réponse militaire face à ces menaces. « Le 2 août, les Forces démocratiques alliées (AFD), un groupe armé islamiste dirigé par des Ougandais, auraient tué au moins 16 civils, dont deux femmes, dans le village d’Idohu, situé dans la province de l’Ituri. Une douzaine de soldats de l’armée congolaise se trouvaient dans le village et d’autres étaient stationnés dans un camp militaire à proximité, mais ils n’ont pas empêché l’attaque », rapporte HRW.
Pourtant, le président congolais Félix Tshisekedi avait affirmé qu’en confiant le pouvoir aux militaires, la sécurité serait rétablie dans la région. « Mais le nombre de civils tués dans les attaques est, en grande partie, resté inchangé », note l’organisation. Malgré le nombre élevé de morts parmi les civils, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, en déplacement dans la province de l’Ituri le 21 août dernier, avait déclaré que les résultats découlant de l’état de siège étaient « très encourageants » à ce jour.
Une chance d’endiguer les groupes armés est réapparue en juillet dernier lorsque, l’administration Tshisekedi a lancé un nouveau programme de désarmement. Mais, HRW et de nombreux activistes congolais ont publiquement fait part de leurs inquiétudes au sujet du coordinateur du programme, Tommy Tambwe, un ancien cadre de grands groupes rebelles soutenus par le Rwanda et responsables d’innombrables exactions au cours des 25 dernières années. Pour Human Rights Watch, cette nomination « compromet sérieusement les chances de succès du programme ».