« Si l’Algérie veut la guerre, le Maroc n’en veut pas. Le Maroc ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionale », a déclaré à l’AFP une source marocaine informée en réaction à l’annonce par Alger de la mort de trois de ses ressortissants dans un bombardement au Sahara attribué à l’armée marocaine.

Et d’ajouter que « si l’Algérie souhaite entraîner la région dans la guerre, à coups de provocations et de menaces, le Maroc ne suivra pas », affirmant que Rabat « n’a jamais ciblé et ne ciblera jamais des citoyens algériens, quelles que soient les circonstances et les provocations ».

Dans un communiqué, la présidence algérienne avait dénoncé l’assassinat de trois citoyens algériens le 1er novembre lors du bombardement de leurs camions sur la route assurant la liaison entre Nouakchott et Ouargla (sud de l’Algérie), invoquant « un acte de terrorisme d’Etat ». Alger a attribué cet assassinat, qualifié de « lâche » au Maroc.

Toutefois, la présidence algérienne ne précise pas le lieu exact de cet incident. Mais, selon le site spécialisé algérien menadefense.net, les camionneurs routiers algériens ont été « tués à Bir Lahlou au Sahara ».

Selon la source marocaine, cette zone est « empruntée exclusivement par des véhicules militaires des milices armées » du Front Polisario. « On s’étonne donc de voir les autorités algériennes évoquer la présence d’un camion qui se trouverait dans cette zone, eu égard à sa nature juridique et à son utilisation à des fins militaires » a-t-elle argumenté.

Les provocations de l’Algérie contre le Maroc se sont intensifiées après l’annonce, en décembre dernier, de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara et du rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Etat d’Israël. L’Algérie a ainsi rappelé son ambassadeur à Rabat, avant d’annoncer, fin août, la rupture des relations diplomatiques avec son voisin de l’Ouest. Le 22 septembre, Alger a franchi une étape supplémentaire en annonçant la fermeture de son espace aérien aux avions civils et militaires en provenance du Maroc, avant de décider, le 31 octobre, de fermer le gazoduc reliant l’Algérie à l’Europe via le Maroc.

Les séparatistes sahraouis avaient violé le 13 novembre 2020 le cessez-le-feu conclu en 1991 avec le Maroc, à la suite du déploiement de forces marocaines au poste frontière de Guergarat pour sécuriser le transport de marchandises vers les pays d’Afrique subsaharienne. Selon une source marocaine bien informée, depuis la rupture du cessez-le-feu six soldats des Forces armées royales du Maroc (FAR) ont été tués à la suite d’« attaques » par des séparatistes du Polisario. « Les Forces Armées Royales, dans le cadre de l’exercice du droit à l’autodéfense, réagissent fermement et systématiquement à ces attaques quasi quotidiennes de milices armées », a ajouté la même source.

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