Accusé à plusieurs reprises de contribuer à la désinformation sur les vaccins anti-Covid, Facebook tente de se dédouaner de ces accusations en imputant la responsabilité à des parties russes.
Le management du réseau social a annoncé, mardi, avoir démantelé une opération de désinformation russe qui cherchait à discréditer les vaccins AstraZeneca et Pfizer/BioNTech contre le Covid-19, y compris en cherchant à faire croire que le premier « transformait les personnes vaccinées en chimpanzés ».
La désinformation n’est pas toujours subtile », a noté ironiquement Ben Nimmo, directeur de l’un des services de cybersécurité de Facebook, lors d’une conférence de presse mardi.
« Cette campagne fonctionnait comme une laverie automatique », a expliqué le géant des réseaux sociaux. Un cabinet britannique de communication, Fazze, était chargé de diffuser le plus largement possible des articles trompeurs et pétitions sur différents forums et réseaux, dont Reddit, Medium, Change.org, Facebook, Instagram…, via des faux profils mais aussi des influenceurs.
Les détracteurs des vaccins AstraZeneca et Pfizer auraient même engagé des influenceurs pour mener à bien leur campagne de désinformation.
En mai dernier, plusieurs influenceurs français et allemands, actifs dans le domaine de la santé et des sciences, ont dénoncé des offres qu’ils avaient reçues pour dénigrer le vaccin Pfizer contre rétribution.
Le groupe californien est régulièrement accusé de contribuer à la diffusion massive de désinformation. En juillet, le président américain Joe Biden a même estimé que Facebook et d’autres plateformes « tuaient » des gens en laissant circuler de fausses informations sur la vaccination contre le Covid.
De même, l’unité de lutte contre la désinformation de la diplomatie européenne avait également accusé Moscou et Pékin d’orchestrer une campagne contre les vaccins homologués en Europe.
La « diplomatie du vaccin » menée par Moscou et Pékin « s’accompagne d’efforts de désinformation et de manipulation visant à saper la confiance dans les vaccins fabriqués en Occident, dans les institutions européennes et dans les stratégies de vaccination européennes », souligne un rapport de l’unité.
Moscou et Pékin « utilisent des médias contrôlés par l’Etat, des réseaux de médias proches du pouvoir et des médias sociaux, y compris les comptes de médias sociaux diplomatiques officiels, pour atteindre ces objectifs », dénoncent les auteurs du rapport qui cite le compte Twitter officiel du vaccin russe, le Spoutnik V.
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