Seuls cinq pays africains, soit moins de 10% des 54 nations du continent, atteindront l’objectif de fin d’année consistant à vacciner complètement 40% de leur population, à moins que des efforts ne soient déployés pour accélérer le rythme, a alerté jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, « un tel déséquilibre intervient alors que la région s’efforce de répondre aussi à la demande croissante de produits de vaccination essentiels, tels que les seringues ». À ce stade, trois pays africains, les Seychelles, Maurice et le Maroc, ont déjà atteint l’objectif fixé en mai par l’Assemblée mondiale de la santé.
Au rythme actuel, seuls deux autres pays, la Tunisie et le Cabo Verde, atteindront également l’objectif fixé par l’OMS. « La menace d’une crise des produits de base des vaccins plane sur le continent. Au début de l’année prochaine, les vaccins anti-coronavirus commenceront à affluer en Afrique, mais une pénurie de seringues pourrait paralyser les progrès », a déclaré Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU rappelle qu’il n’existe pas de stock mondial de seringues spécialisées de 0,3ml, qui diffèrent des seringues de 0,5ml utilisées pour les autres types de vaccins contre la Covid-19 et la vaccination de routine. Ce marché des seringues autodestructibles de 0,3 ml est « extrêmement compétitif », estime l’agence onusienne.
« Ces seringues sont donc en quantité limitée et le resteront au moins jusqu’au premier trimestre de 2022 », a averti l’OMS, relevant que certains pays africains, comme le Kenya, le Rwanda et l’Afrique du Sud, ont déjà connu des retards dans la réception des seringues. « Des mesures drastiques doivent être prises pour stimuler la production de seringues, et ce rapidement. D’innombrables vies africaines en dépendent », a insisté la Moeti.
L’autre défi pour les pays africains consiste à mieux se préparer au déploiement du vaccin. Selon l’OMS, plus de 40% des pays de la région africaine n’ont pas encore achevé les plans de leurs campagnes au niveau des districts. Or pour l’OMS, la planification doit devenir beaucoup plus granulaire sur le continent.
© Copyright LaPresse