Cette cérémonie organisée, au parc zoologique de Rabat, a été également l’occasion de présenter des fossiles paléontologiques rapatriés au Maroc après avoir été extraits du pays de manière illicite.
Le crâne fossile du Crocodilus phosphaticus a été retrouvé par le Bureau fédéral des investigations des Etats-Unis d’Amérique dans une ferme appartenant à un archéologue amateur américain dans l’Etat d’Indiana en 2014, aux côtés de 7.000 autres artefacts. Cette restitution s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de l’UNESCO de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de la propriété illicite des biens culturels.
Elle entre également dans le cadre de la coopération entre le Maroc et les Etats-Unis d’Amérique, notamment le Mémorandum d’entente pour la préservation du patrimoine culturel marocain, signé le 14 janvier 2021 à Rabat.
Aux côtés de ce fossile, d’autres artefacts ont été présentés, saisis sur le territoire français entre 2005 et 2006 et restitués au Maroc le 5 janvier 2021, grâce aux efforts du Royaume et de la France ainsi que la coopération des autorités compétentes des deux pays.
« Nous nous retrouvons aujourd’hui ici, au zoo de Rabat, à l’occasion de cette cérémonie pour rappeler à ceux qui font de l’Histoire des Peuples et des espèces un marché lucratif, que nous sommes attachés, auprès de nos partenaires, à ce que l’Histoire reste un bien commun de l’humanité, et qu’il nous revient, en tant que responsables, de veiller sur cet indispensable devoir de mémoire », a indiqué le ministre marocain dans une allocution prononcée à cette occasion.
Et d’ajouter que « ce fossile qui a traversé les siècles protégés dans la roche marocaine peut désormais y retourner et nous contera son Histoire, et nous livrera plusieurs de ses secrets ».
Bensaid a exprimé sa détermination à prévenir toutes « les atteintes faites à notre patrimoine, que ce soit à travers la spoliation des biens historiques, ou de l’Histoire elle-même par les uns ou les autres, à des fins politiques ou pécuniaires, il ne saurait être question de rester sans agir ».
Selon lui, la sécurité du patrimoine national et la lutte contre le trafic illicite des biens culturels marocains constituent un enjeu prioritaire de la politique culturelle « que nous menons et notre rencontre aujourd’hui en est un témoin clé ».
De son côté, la conseillère culturelle à l’Ambassade de France, Clélia Chevrier Kolačko, a relevé que cette opération reflète la volonté commune des autorités marocaines et françaises de lutter fermement contre le trafic illicite des biens culturels.
Pour sa part, la conseillère aux Affaires publiques à l’Ambassade US, Kathleen Eagen, a souligné l’engagement des Etats-Unis d’Amérique à appliquer le mémorandum d’entente signé entre les deux pays pour la préservation du patrimoine culturel marocain, se disant « heureuse de voir le crâne fossile du Crocodilus phosphaticus revenir à sa terre d’origine après avoir été présenté lors d’une cérémonie à l’Ambassade du Maroc à Washington ».
Elle a, en outre, estimé que l’engagement américain que dénote cette restitution renseigne sur la « coopération étroite entre nos deux gouvernements ».