Les groupes de défenses des droits humains estiment que quelque 60.000 prisonniers politiques se trouvent dans les geôles égyptiennes.
Lors d’un appel téléphonique avec son homologue égyptien Sameh Shoukry, M. Blinken a évoqué les questions climatiques et a souligné que la coopération entre le Caire et Washington était « renforcée par les progrès tangibles dans le domaine des droits humains », selon un communiqué du département d’Etat.
Le secrétaire d’Etat américain a « salué les informations concernant la libération au cours des derniers mois d’un nombre important de détenus politiques, et s’est dit en faveur de nouvelles grâces et remises en liberté de ce type ».
Le communiqué ne mentionne pas de cas particulier mais la pression s’est récemment accrue sur le gouvernement égyptien pour la libération d’Alaa Abdel Fattah, en grève de la faim depuis sept mois et dont la famille a prévenu qu’il pourrait mourir faute de remise en liberté durant le sommet climatique.
Figure centrale de la « révolution » ayant mis fin au règne d’Hosni Moubarak en 2011, Alaa Abdel Fattah a été condamné fin 2021 à cinq ans de prison pour diffusion de « fausses informations » mais il est détenu depuis 2019.
Bête noire du régime du président Abdel Fattah al-Sissi, M. Abdel Fattah a quasiment cessé de s’alimenter le 2 avril pour protester contre ses conditions de détention, n’ingérant plus qu’un verre de thé et une cuillère de miel par jour.
Le porte-parole du département d’Etat Ned Price avait indiqué mercredi que les Etats-Unis suivaient de près le cas de M. Abdel Fattah.
« Nous avons dit et redit au gouvernement égyptien nos préoccupations à propos de cette affaire et de ses conditions de détention », avait-il dit à des journalistes.
L’administration de Joe Biden, qui avait annoncé après son élection vouloir durcir la position américaine sur les questions de droits humains, s’est notamment tournée vers l’Egypte pour obtenir un cessez-le-feu en 2021 entre Israël et le Hamas.
Joe Biden devrait rencontrer le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors de la COP27 dans la ville balnéaire de Charm el-Cheikh.
Des parlementaires américains ont invoqué la question des droits humains pour demander au président démocrate de rediriger l’aide militaire américaine à l’Egypte, qui s’élève à 1,3 milliard de dollars, vers des projets environnementaux dans ce pays touché par la sécheresse.