Algérie : Le FMI met en garde contre l’essoufflement de l’économie

Le Fonds monétaire international (FMI) a dressé, lundi un tableau sombre de l’économie algérienne.

Le FMI qui vient d’achever une mission en Algérie déplore « une économie fragilisée par les déséquilibres macroéconomiques et appelle d’« urgence » à des réformes structurelles.

« La pandémie a encore mis en évidence les facteurs de vulnérabilité de l’économie algérienne. En raison de déséquilibres macroéconomiques de longue date, les décideurs disposent d’une marge de manœuvre considérablement réduite », relève le FMI dans un communiqué publié lundi à Washington.

Pour l’institution financière internationale, « la politique budgétaire expansionniste menée depuis plusieurs années a contribué à porter les déficits extérieurs courants à des niveaux élevés, malgré une politique de compression des importations, et a entraîné de vastes besoins de financement qui ont été, dans une large mesure, satisfaits à travers la banque centrale ».

« Il est urgent de recalibrer la politique économique pour corriger les déséquilibres macroéconomiques tout en protégeant et renforçant le soutien aux tranches les plus vulnérables de la population », recommande ainsi le FMI.

Rappelant que la pandémie a « durement frappé » le pays, l’institution financière internationale a jugé que « la transition de l’Algérie vers un nouveau modèle de croissance requiert la mise en œuvre d’un vaste ensemble de réformes structurelles.

« Il reste urgent de rétablir une stabilité macroéconomique et une marge de manœuvre, tout en protégeant les groupes les plus vulnérables et en soutenant la reprise », insiste encore le FMI qui prédit un essoufflement de la croissance à moyen terme du fait de l’érosion probable de la capacité de production dans le secteur des hydrocarbures.

Pour le FMI, un ajustement budgétaire général, qui donne en même temps la priorité aux mesures de protection des plus vulnérables, devrait être entamé en 2022 et s’échelonner sur plusieurs années pour maintenir la viabilité de la dette. Cet ajustement devrait être étayé par des politiques visant à améliorer le recouvrement des recettes, à réduire les dépenses et à accroître leur efficacité. Le financement monétaire devrait être interdit afin d’endiguer l’augmentation de l’inflation et l’épuisement rapide des réserves de change, tout en diversifiant les sources de financement budgétaire y compris à travers le recours à l’emprunt extérieur.

Le constat du FMI intervient au moment où des voix s’élève en Algérie pour dénoncer la détérioration du pouvoir d’achat.