Après avoir livré ses recommandations à la Commission spéciale sur le modèle de développement, la Confédération général des entreprises du Maroc (CGEM) souhaite désormais contribuer au déploiement de ce nouveau modèle sur le terrain.

Le patronat a, en effet, préparé des pistes de mises en œuvre du NMD, contenues dans un livre Blanc, présenté ce vendredi. L’objectif étant de « créer un élan de confiance et de placer l’entrepreneuriat au cœur de cette dynamique », peut-on lire dans le document.

Pour le patronat, la réussite de ce chantier passera par  l’implémentation rapide de 10 priorités.

En tête, la mise en place des mécanismes d’accompagnement intégrés dédiés aux très petites et moyennes entreprises (TPME), qui souffrent de nombreux maux, notamment de sous-capitalisation, de difficultés d’accès aux financements et aux marchés publics, ou encore d’une législation du travail freinant leur croissance et leur compétitivité. Pour opérationnaliser les orientation stratégiques du NMD relatives aux TPME, la CGEM propose plusieurs mesures parmi lesquelles la nécessité de doter le Maroc d’un Small Business Act (SBA). Celui-ci assurera la mise en place de structures en charge de la promotion de la TPME, l’octroi de mesures incitatives ainsi que la facilitation d’accès aux marchés publics, explique le patronat.

La CGEM suggère aussi de faire évoluer la Caisse centrale de garantie (actuellement SNGFE) vers une banque publique d’investissement orientée TPME, s’appuyant sur les mécanismes existants pour offrir des solutions de financement innovantes et adaptées aux besoins des différentes catégories de TPME (crédit, garantie, aides à l’innovation, fonds propres), ainsi qu’un service d’accompagnement de proximité.

Une autre priorité sur laquelle il faudra s’atteler pour garantir une meilleure implémentation du nouveau modèle de développement concerne la mise en place d’une solution de distribution de quasi-fonds propres afin de réduire la sous-capitalisation des entreprises marocaines de manière ciblée. La CGEM propose d’allier les capacités de l’État, des investisseurs institutionnels et des investisseurs privés pour injecter des quasi-fonds propres via le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement afin de rééquilibrer les bilans des PME et entreprises performantes affectées par la crise. Des fonds sectoriels dotés de 2 à 3 milliards de dirhams pourraient être déployés pour  investir des obligations convertibles avec bons de souscription d’actions (OC-BSA) auprès des PME performantes opérant dans des secteurs stratégiques tels que le tourisme et l’industrie.

Outre ces mesures destinées à réduire la sous-capitalisation de l’entreprise marocaine, le patronat préconise d’opérer un changement dans les codes de la commande publique dans les deux prochaines années, de manière à stimuler la demande et promouvoir le made in Morocco. Cela passe par la suppression des critères discriminants, notamment en termes d’années d’expérience et de taille de l’entreprise, omniprésents dans les appels d’offres publics, en vue de donner une chance aux entreprises jeunes et petites.

Il s’agira également de renforcer la préférence à l’intégration locale dans la commande publique, tout en garantissant la compétitivité, notamment à travers la justification systématique et factuelle d’achats publics ne favorisant pas le développement de contenu local.

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