En dépit d’ambitions de plus en plus fortes pour protéger le climat et d’engagements à zéro émission nette, les gouvernements prévoient de produire en 2030 une quantité de combustibles fossiles plus de deux fois supérieure à celle compatible avec la limitation du réchauffement de la planète à 1,5 °C. 

C’est ce qu’indique le rapport 2021 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de production de gaz et de pétrole (Production Gap Report 2021), élaboré et publié ce mercredi par des instituts de recherche en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Au cours des deux prochaines décennies, les gouvernements prévoient collectivement une augmentation de la production mondiale de pétrole et de gaz et seulement une faible diminution de la production de charbon, est-il indiqué. Dans l’ensemble, leurs plans et leurs projections prévoient une augmentation de la production mondiale totale de combustibles fossiles au moins jusqu’en 2040, créant ainsi un « écart de production » qui ne cesse de se creuser.

« Tout le monde peut témoigner des effets dévastateurs du changement climatique. Il est encore temps de limiter le réchauffement à long terme à 1,5°C, mais cette opportunité s’amenuise rapidement », affirme Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE.

« Lors de la COP26 et au-delà, les gouvernements du monde doivent se mobiliser et prendre des mesures rapides et immédiates pour combler l’écart de production en matière de combustibles fossiles et assurer une transition juste et équitable. L’ambition climatique, c’est cela », a-t-elle ajouté en référence à la Conférence des Nations Unies sur le climat prévue à Glasgow le mois prochain.

Le rapport présente les profils de 15 grands pays producteurs de combustibles fossiles : l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, l’Allemagne, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Norvège, la Russie, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et les États-Unis. Ces profils démontrent que la plupart de ces gouvernements continuent d’apporter un soutien politique important à la production de combustibles fossiles.

Réagissant au rapport, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a noté que « les annonces récentes des plus grandes économies du monde visant à mettre fin au financement international du charbon constituent une étape indispensable dans l’élimination progressive des combustibles fossiles ».

« Mais, comme le montre ce rapport, le chemin à parcourir pour parvenir à un avenir énergétique propre est encore long. Il est urgent que tous les financeurs publics restants ainsi que les financeurs privés, y compris les banques commerciales et les gestionnaires d’actifs, transfèrent leurs financements du charbon vers les énergies renouvelables afin de promouvoir la décarbonisation complète du secteur de l’électricité et l’accès aux énergies renouvelables pour tous », a-t-il ajouté.

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