Maroc : Première réunion entre les opérateurs économique et le nouveau ministre
Le patronat et le ministère de l’Investissement ont tenu ce lundi leur première séance de travail depuis la formation du nouveau gouvernement.
La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a exposé, devant le ministre délégué chargé de l’Industrie, Mouhcine Jazouli, les grandes lignes de son Livre Blanc pour contribuer au déploiement du nouveau modèle de développement et instaurer un environnement des affaires plus compétitif.
De son côté, le ministre a présenté la stratégie du gouvernement pour redonner de la confiance et de la visibilité après deux années de morosité due à la crise Covid-19. Selon lui, le gouvernement est « fortement mobilisé » pour booster l’investissement qui, bien qu’élevé, souffre d’un « réel manque d’efficience ».
« Cette volonté se traduit par des signes forts », dit-il, citant le niveau record de l’investissement public prévu par le projet de loi de finances 2022. Le projet de budget prévoit 245 milliards de dirhams d’investissements, ce qui permettra de relancer la dynamique économique et servir de locomotive au secteur privé national, a souligné Jazouli.
Pour accompagner ces investissements, une nouvelle charte de l’investissement sera « très prochainement » promulguée, d’après le ministre. Objectif : « offrir un nouveau cadre incitatif aux opérateurs privés », a-t-il assuré.
Il est également question de faciliter l’acte d’investir à travers la simplification et la digitalisation des procédures administratives ainsi que la totale disponibilité des Centres régionaux d’investissement pour fluidifier l’interaction entre l’Etat, les régions et les opérateurs économiques, ajoute le ministre.
Jazouli a également tenu à rassurer sur l’activation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, une mesure tant attendue par le patronat pour accompagner le financement des projets d’investissement.
Le patron de la CGEM, Chakil Alj, a d’ailleurs fustigé l’accès au financement qui, dit-il, « reste limité malgré les réformes instaurées pour son amélioration ».
En effet, le classement « Doing Business » de la Banque Mondiale en 2020 place le Maroc en 119ème position sur 190 en matière d’accès au crédit, alors que sur l’ensemble des autres indicateurs, notre pays se classe dans le top 50.
Pour améliorer le financement, le patronat propose de favoriser l’émergence de nouveaux modes de financement comme le crowdfunding, ou encore de mobiliser des montages financiers sous forme de partenariat public-privé (PPP) pour des projets stratégiques, notamment à travers l’ouverture de certains secteurs à l’investissement privé comme la santé et l’éducation.