La crise Covid exacerbe la pauvreté (OMS/Banque mondiale)
di HB,
13 décembre 2021
« La pandémie de Covid-19 risque de mettre un terme à deux décennies de progrès mondial vers la couverture sanitaire universelle parce qu’elle perturbe les services de santé », alertent deux rapports complémentaires de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque mondiale.
Les deux organisations révèlent que plus d’un demi-milliard de personnes sont plongées dans l’extrême pauvreté parce qu’elles doivent payer les services de santé de leur propre poche.
En 2020, la pandémie a perturbé les services de santé et poussé les systèmes de santé des pays au-delà de leurs limites alors qu’ils luttaient pour faire face à l’impact de la Covid-19. En conséquence, la couverture vaccinale a chuté pour la première fois en dix ans et les décès dus à la tuberculose et au paludisme ont augmenté, déplorent l’OMS et la Banque mondiale.
La pandémie a également déclenché la pire crise économique depuis les années 1930, rendant de plus en plus difficile le paiement des soins, ajoutent les mêmes sources. Même avant la pandémie, un demi-milliard de personnes sombraient (ou sombraient encore plus profondément) dans l’extrême pauvreté en raison des paiements qu’elles effectuaient pour les soins de santé. L’OMS la Banque mondiale s’attendent à ce que ce nombre soit maintenant considérablement plus élevé.
Les nouveaux rapports de l’OMS/Banque mondiale avertissent également que les difficultés financières sont susceptibles de devenir plus intenses à mesure que la pauvreté augmente, que les revenus diminuent et que les gouvernements sont confrontés à des contraintes budgétaires plus strictes.
Dans un message publié à l’occasion de la Journée de la couverture sanitaire universelle, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé qu’il fallait « de toute urgence renforcer nos systèmes de santé afin qu’ils soient équitables et résilients et qu’ils puissent répondre aux besoins de chacun et chacune, y compris s’agissant de la santé mentale ».
« Le meilleur moyen d’assurer la résilience des économies et des populations, ainsi que de nous préparer à de futures pandémies, est de renforcer les systèmes de santé avant qu’une crise ne survienne. Les inégalités dans la distribution des vaccins contre la Covid-19 au cours de l’année écoulée constituent une faute morale d’envergure mondiale. Nous devons tirer les enseignements de cette expérience. La pandémie ne sera terminée pour aucun pays tant qu’elle ne sera pas terminée pour tous les pays », a-t-il lancé.