Indispensable pour la fabrication des batteries électriques, le cobalt fait partie des matières premières les plus convoitées. Le Maroc, qui a réussi à établir un écosystème industriel dans le secteur automobile, est devenu une destination privilégiée pour les constructeurs automobiles mondiaux. Dans cet écosystème, les véhicules électriques font désormais partie intégrante des projets de fabrication automobile. Dans cet état des choses, le Royaume va-t-il s'emparer d'une position future dans les chaînes d'approvisionnement de véhicules électriques par la fabrication de cobalt ?
Il va sans dire que le Maroc possède l’une des rares mines au monde pour la production de cobalt de haute pureté (la mine de Bouzar dans la province de Ouarzazate), et c’est la seule au monde dont le minerai principal est le cobalt.
Le Maroc a commencé la production de cobalt en 1930 à travers la filiale de CCT Mining Company. La société Managem au Maroc est l’un des 5 premiers producteurs de cobalt cathodique de haute pureté dans le monde. Elle commercialise sa cathode de cobalt sous la marque CMBA.
Selon les données de la Société minière, le cobalt au Maroc contribue à 36% du chiffre d’affaires du principal opérateur dans les minerais. Le Royaume produit annuellement en moyenne 2000 tonnes de cobalt, et ses réserves sont estimées à 17.600 tonnes.
Le Maroc se classe au neuvième rang en termes de production, au 11ème rang mondial en termes de réserves mondiales. Il est le deuxième producteur de cobalt en Afrique après la République démocratique du Congo (RDC).
Utilisé depuis longtemps par l’imagerie médicale et la radiothérapie, le cobalt, baptisé « métal bleu », est devenu un composant indispensable pour les batteries de type lithium-ion qui équipent la grande majorité des téléphones portables et des véhicules électriques.
En 2019, la production mondiale du cobalt a atteint près de 140.000 tonnes. La République démocratique du Congo a contribué à plus de 70 % du cobalt produit. Les réserves de cobalt dans le monde sont estimées à 7 millions de tonnes, à elle seule la RDC possède plus de la moitié de ces réserves.
La demande de cobalt a augmenté avec le développement de l’industrie des voitures électriques et le développement des batteries rechargeables, et les prix du cobalt ont enregistré une hausse sur le marché international. En janvier 2020, les prix étaient de 33.000 dollars la tonne avant d’atteindre 70.000 dollars la tonne en 2021, soit une hausse de plus de 200%.
Certes, le Maroc est sur la bonne voie pour mettre en place une usine de recyclage de batteries pour extraire le cobalt. Pas plus que la semaine dernière, « Managem », la société marocaine spécialisée dans l’exploitation minière, a annoncé qu’elle a établi un partenariat avec la société anglo-suisse « Glencore PLC » pour produire du cobalt à partir de cobalt, de nickel et de lithium recyclés dans l’usine de Managem située dans la banlieue de Marrakech.
Le partenariat entre les deux sociétés s’étend sur 5 ans pour la production d’environ 1.200 tonnes de cobalt recyclé annuellement, en plus de l’hydroxyde de nickel et du carbonate de lithium.
Les experts de l’industrie s’attendent à ce que la demande de cobalt augmente considérablement au cours de la prochaine décennie, et la plupart des acteurs de la chaîne d’approvisionnement cherchent à s’assurer qu’ils ont accès à des matériaux durables.
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