Sans surprise, l'impact de la sécheresse devrait atteindre un niveau critique, poussant par conséquent à la révision des prévisions de croissance.
Selon les prévisions de la Banque centrale du Maroc (BAM) , la campagne agricole devrait enregistrer une production céréalière autour de 25 millions de quintaux et ce, après 103,2 millions de quintaux un an auparavant, pâtissant ainsi des conditions climatiques particulièrement défavorables.
Selon une note publiée à l’issue du Conseil de BAM, la valeur ajoutée agricole devrait ainsi baisser de 19,8%, ramenant la croissance économique à 0,7% en 2022 après un rebond qui aurait atteint 7,3% en 2021. « En 2023, sous l’hypothèse d’une récolte moyenne de 75 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole augmenterait de 17%, portant la croissance à 4,6% », précise BAM. Pour ce qui est des activités non agricoles, elles devraient se consolider graduellement, avec une progression de 3% de leur valeur ajoutée en 2022 et en 2023.
Par ailleurs, le Conseil de l’institution financière s’est arrêté sur le contexte international défavorable, marqué notamment par la hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires. Par conséquent, BAM a décidé de maintenir l’orientation accommodante de la politique monétaire et ce, pour continuer à soutenir l’activité économique et atténuer l’impact de l’environnement international défavorable. En effet, il a décidé en conséquence de garder le taux directeur inchangé à 1,50%. Après un taux de 1,4% en 2021, BAM indique que l’inflation devrait ressortir à 4,7% en 2022 avant de revenir à 1,9% en 2023.
Concernant les recettes de voyage, elles connaîtraient une reprise graduelle, passant de 34,3 milliards de dirhams (1 euro = 10,7 DH) en 2021 à 47 milliards en 2022 et à 70,9 milliards en 2023. Les transferts des MRE devraient retrouver progressivement leur niveau d’avant crise, revenant à 79,3 milliards en 2022 et à 70,8 milliards en 2023.
Dans son analyse, BAM affirme que la tendance haussière des cours des produits énergétiques liée à la reprise de la demande et aux inquiétudes entourant l’évolution de l’offre, a connu une accélération sensible depuis le déclenchement du conflit en Ukraine et l’imposition de sanctions contre la Russie.
Le cours du Brent s’est ainsi établi à 95,8 dollars le baril (USD/bl) en moyenne en février et devrait, tenant compte des prévisions des institutions internationales, ressortir à 106,8 USD/bl en moyenne 2 sur l’ensemble de l’année 2022, avant de revenir à 96,5 USD/bl en 2023.
Hors énergie, les cours des matières premières se sont appréciés de 22,7% en glissement annuel en février, reflétant une hausse de 23,3% des prix des métaux et minerais et de 18,4% des produits agricoles, avec en particulier une augmentation de 35% pour le blé. Les cours des produits alimentaires devraient demeurer élevés, sur fond de fortes perturbations au niveau de l’offre, avant de baisser en 2023.
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