Le président du Groupe de la Banque mondiale (BM), David Malpass, a alerté lundi à Washington sur les risques que font peser la pandémie de Covid-19, l’inflation galopante et la guerre russo-ukrainienne sur les pays en développement.
« Je suis profondément préoccupé pour les pays en développement. Ils sont confrontés à des hausses soudaines des prix de l’énergie, des engrais et des denrées alimentaires, ainsi qu’à la probabilité d’une augmentation des taux d’intérêt. Chacune d’entre elles les frappe durement », a prévenu M. Malpass dans un discours à l’occasion des Réunions de printemps du FMI et de la BM, qui se tiennent dans la capitale fédérale américaine.
« Ces facteurs, auxquels s’ajoutent la guerre en Ukraine et les arrêts de production de la Chine liés au COVID, poussent les taux de croissance mondiaux encore plus bas et les taux de pauvreté vers le haut”, a constaté le dirigeant de l’institution de Bretton Woods.
Il a ainsi fait savoir que la BM a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale en 2022 de 4,1% à 3,2%.
Evoquant la pénurie alimentaire découlant de la guerre en Ukraine, le responsable a souligné que « les crises alimentaires sont mauvaises pour tout le monde, mais elles sont dévastatrices pour les plus pauvres et les plus vulnérables. »
Il y a deux raisons à cela, a-t-il expliqué. Premièrement, les pays les plus pauvres du monde sont généralement des pays importateurs de denrées alimentaires. Deuxièmement, l’alimentation représente au moins la moitié des dépenses totales des budgets des ménages dans les pays à faible revenu, et c’est donc eux qui sont les plus touchés.
A cet égard, Malpass a exhorté les pays à prendre des mesures immédiates pour encourager la production de nourriture, d’énergie et d’engrais.
« La chaîne de production a besoin de ces trois éléments. Il est vital pour les pays, qu’ils soient avancés ou en développement, de réduire leurs barrières commerciales », a-t-il martelé.
Malpass a fait savoir que la Banque mondiale mobilise 17 milliards de dollars par an pour renforcer la sécurité alimentaire.
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