Depuis 2019, la monnaie nationale a déjà perdu plus de 90% de sa valeur sur le marché, les taux de change se sont multipliés, les épargnants subissent des restrictions bancaires étouffantes et près de 80% de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté de l’ONU.
Les dollars bloqués que les épargnants ne peuvent retirer qu’en livres libanaises à un taux extrêmement défavorable sont connus localement sous le nom de « lollars ».
À deux jours des élections législatives, la Lebanese Transparency Association (LTA) a décidé de populariser le concept en le promouvant dans la rue, encourageant les gens à utiliser des « lollars » pour la journée.
La campagne de « désobéissance monétaire », baptisée « Monnaie de la corruption », encourage les gens à imprimer leur propre « monnaie factice » chez eux et à essayer de faire des achats avec, comme moyen de sensibilisation.
Sur les faux billets de banque, des peintures de l’artiste Tom Young représentent les catastrophes qu’a connu le pays ces dernières années, de l’explosion dévastatrice au port de Beyrouth (août 2020) aux incendies de forêt, en passant par la pollution, la crise des déchets et les pénuries.
Vendredi, sur l’une des principales places de Beyrouth, les organisateurs ont installé un faux guichet automatique duquel les passants pouvaient retirer des « lollars ».
La responsable communication de la LTA, Hazar Assi, explique que la campagne vise à rappeler aux électeurs que l’effondrement du pays est l’oeuvre de dirigeants corrompus.
Les partis traditionnels au Liban, profondément enracinés, chercheront à conserver leur mainmise sur le pouvoir lors des législatives de dimanche, mais une nouvelle génération de candidats indépendants espère réaliser une percée.
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