La Bourse de New York en forte pénalisée par un indicateur d’inflation plus élevé

La Bourse de New York a fini en forte baisse mardi, pénalisée par un indicateur d'inflation américain plus élevé que prévu, qui laisse présager d'un resserrement monétaire encore plus brutal.

Ainsi, le Dow Jones a chuté de 3,94%, l’indice Nasdaq, de 5,16%, et l’indice élargi S&P 500 de 4,32%. C’est la plus mauvaise séance du Nasdaq depuis mi-juin. Selon le Wall Street Journal, les actions ont connu leur pire journée en plus de deux ans après que des données d’inflation plus chaudes que prévu ont anéanti les espoirs des investisseurs que l’allègement des pressions sur les prix inciterait la Réserve fédérale à modérer sa campagne de hausse des taux d’intérêt.

Les indices ont été précipités dans le rouge par la publication de l’indice de prix CPI qui a révélé une légère hausse de 0,1% des prix en août, contre une baisse de 0,1% attendue par les économistes. Sur un an, l’inflation ralentit à 8,3%, mais moins que les 8,0% anticipés par le marché.

Les opérateurs vont désormais jusqu’à attribuer une probabilité de 34% à une hausse d’un point de pourcentage du taux directeur de la Fed lors de sa prochaine réunion, les 20 et 21 septembre, et non plus de 0,75 point, une hypothèse que nul n’envisageait jusqu’à aujourd’hui.

En outre, les opérateurs ont vu dans le rapport de mardi des signes que l’inflation était ancrée dans l’économie américaine, notamment les prix de l’alimentation.

Le spectre d’une Fed à la main encore plus lourde a dopé les taux obligataires. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans est monté à 3,41%, contre 3,35% la veille, écrit l’agence américaine Bloomberg.

Le taux à 2 ans, plus représentatif des attentes du marché en matière de politique monétaire, s’est lui envolé jusqu’à 3,78%, pour la première fois depuis près de 15 ans (novembre 2007).

La perspective d’un marché du crédit plus onéreux a torpillé les valeurs technologiques, qui doivent le plus souvent emprunter pour financer leur croissance.

Les géants du Nasdaq ont tous souffert, en particulier Apple (-5,87%), Amazon (-7,06%), Alphabet (-5,86%) ou Meta (-9,37%), descendu mardi à son plus bas niveau depuis les premiers jours de la pandémie de coronavirus, en mars 2020.

Tous les membres du Dow Jones ont fini en baisse, aucun secteur ne parvenant à surnager.

Parmi les quelques rares à s’en sortir, Twitter (+0,80% à 41,74 dollars), salué après le vote favorable, en assemblée générale extraordinaire, des actionaires en faveur du rachat par Elon Musk, que l’entrepreneur a depuis dénoncé.

Autre valeur à tirer son épingle du jeu, le spécialiste du gaz naturel liquéfié (GNL) Cheniere (+3,07% à 165,67 dollars), plus important exportateur de GNL américain, qui profite à plein de la flambée du marché du gaz et a relevé ses prévisions pour l’ensemble de son exercice.