Les risques de récession économique augmentent, a prévenu jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, inquiète d'un monde aujourd'hui "plus fragile avec une plus grande incertitude".

« Nous vivons un changement fondamental dans l’économie mondiale: d’un monde de relative prévisibilité, avec une coopération économique internationale, de faibles taux d’intérêt et une faible inflation, à un monde plus fragile avec une plus grande incertitude, une volatilité économique plus élevée, des confrontations géopolitiques, etc. des catastrophes climatiques fréquentes et dévastatrices », a indiqué Mme Georgieva lors d’une intervention à l’Université de Georgetown à Washington avant les réunions d’automne du FMI et de la Banque mondiale.

Elle s’est inquiétée que « n’importe quel pays peut être détourné de sa trajectoire plus facilement et plus souvent ».

La DG du FMI a indiqué que la prochaine mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale qui seront publiées la semaine prochaine, feront état d’une nouvelle révision à la baisse pour l’année prochaine.

« Les risques de récession augmentent. Nous estimons que les pays représentant environ un tiers de l’économie mondiale connaîtront au moins deux trimestres consécutifs de contraction cette année ou l’année prochaine. Et, même lorsque la croissance est positive, cela ressemblera à une récession en raison de la baisse des revenus réels et de la hausse des prix », a-t-elle souligné.

Sur le front de la stabilité financière, « une réévaluation rapide et désordonnée des actifs pourrait être amplifiée par des vulnérabilités préexistantes, notamment une dette souveraine élevée et des inquiétudes concernant la liquidité dans des segments clés du marché financier ».

Face à ces incertitudes, Mme Georgieva a appelé les décideurs politiques à « maintenir le cap » pour faire baisser l’inflation.

« Un resserrement insuffisant entraînerait un désancrage et un enracinement de l’inflation, ce qui exigerait que les taux d’intérêt futurs soient beaucoup plus élevés et plus soutenus, ce qui causerait un préjudice massif à la croissance et un préjudice massif aux populations », prévient-elle.

« La deuxième priorité immédiate est de mettre en place une politique budgétaire responsable, une politique qui protège les plus vulnérables, sans alimenter l’inflation », a-t-il dit.

« Notre troisième priorité consiste à déployer des efforts conjoints pour soutenir les marchés émergents et les économies en développement. Le maintien de la flexibilité du taux de change sera utile », a recommandé la DG du FMI.

Le gotha du monde de la politique et de l’économie se retrouve, à partir de lundi prochain, à Washington pour les Réunions du printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ce conclave qui se poursuit jusqu’au 16 octobre, se focalise sur la conjoncture économique mondiale, la lutte contre la pauvreté, le développement économique, l’efficacité de l’aide….

© Copyright LaPresse