Ce responsable a déclaré, sous couvert d’anonymat, que des « délégations comprenant des procureurs généraux, des juges d’instruction et des procureurs financiers d’Allemagne, du Luxembourg et de France arriveront à Beyrouth entre le 9 et le 20 janvier » pour finir d’enquêter sur des affaires financières liées à Salamé.
Fin mars, la France, l’Allemagne et le Luxembourg avaient annoncé geler 120 millions d’euros d’avoirs libanais à la suite d’une enquête pour blanchiment d’argent qui visait cinq personnes, dont Salamé. Le responsable libanais a ajouté que les autorités compétentes des trois pays avaient informé le procureur général du Liban, Ghassan Oweidat, de leur intention « d’enquêter sur Salamé, sur des responsables de la BDL et des dirigeants des banques commerciales ».
Selon ce responsable, les délégations européennes n’ont pas demandé l’assistance de la justice libanaise. Salamé, 72 ans, est la cible d’une série d’enquêtes judiciaires aussi bien au Liban qu’à l’étranger, liées à des soupçons de blanchiment d’argent et d' »enrichissement illicite ». Il a nié ces accusations, tout en refusant de se présenter devant la justice. Arrivé à la tête de la BDL en 1993, Riad Salamé, comme une grande partie de la classe politique, est accusé par de nombreux Libanais de corruption et d’être responsable de la grave crise économique et financière que connaît le pays.