Dans un communiqué diffusé mardi à Washington à l’issue des consultations de son Conseil d’administration de 2022 au titre de l’article IV avec le Maroc, le FMI projette que la croissance du PIB du Maroc «devrait s’accélérer pour atteindre 3 % en 2023, principalement tirée par le rebond de la production agricole et ses retombées positives sur le reste de l’économie».
L’inflation devrait, par ailleurs, diminuer progressivement pour atteindre environ 4 % en 2023, «à mesure que le choc des prix des matières premières se dissipe progressivement et l’orientation monétaire devient moins accommodante».
Le déficit du compte courant devrait se resserrer vers sa norme d’environ 3 % du PIB à moyen terme, « dopé par les réformes structurelles», souligne l’institution financière internationale.
Les projections de base sont soumises à «une incertitude inhabituellement élevée», principalement liée à une aggravation des conditions mondiales et de plus grandes retombées de la guerre de la Russie en Ukraine, note la même source.
Dans son communiqué, le FMI note que malgré l’augmentation des dépenses courantes due à l’augmentation des subventions et à d’autres mesures publiques qui ont atténué l’impact économique des chocs, le déficit budgétaire global devrait chuter en 2022, relevant à cet égard «la bonne performance» à la fois des recettes fiscales et non fiscales.
Tout en félicitant les autorités marocaines pour «la réponse politique très forte» qui a atténué l’impact social et économique des récents chocs négatifs, les administrateurs du FMI ont estimé qu’alors que les risques pesant sur les perspectives économiques sont orientés à la baisse, «la poursuite de politiques vigoureuses et une mise en œuvre rapide des réformes sont de nature à soutenir l’activité économique à l’avenir ».
Evoquant la Loi de finance 2023, ils ont relevé que le budget «établit un équilibre entre la nécessité de réduire le déficit, d’atténuer l’impact social et économique des chocs et de financer les réformes structurelles».
Le FMI a par ailleurs salué «les progrès accomplis» par le Maroc pour l’amélioration de sa supervision financière et son cadre réglementaire, tout en mettant en avant son «ferme engagement» à mettre en œuvre des réformes structurelles globales.
«La réforme des systèmes de protection sociale, de santé et d’éducation permettrait d’améliorer l’équité et la qualité de l’accès, de mieux cibler les dépenses et de soutenir le capital humain à long terme », conclut le communiqué.