Le commerce mondial a se remettre de l’impact dur de la guerre en Ukraine. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) indique, en effet, dans une note qu’elle vient de publier que le commerce mondial est résilient, un an après le début de la guerre en Ukraine et a affiché de meilleurs résultats que ceux annoncés dans les prévisions pessimistes pour 2022, car les économies fortement éprouvées par la guerre en Ukraine ont trouvé d’autres sources d’approvisionnement.
Concernant les perspectives à plus long terme, de nouvelles simulations de l’OMC démontrent qu’il importe de renforcer le système commercial multilatéral et que les pays les moins avancés sont susceptibles d’être les plus durement touchés si la coopération internationale venait à cesser.
La note intitulée «One year of war in Ukraine : Assessing the impact on global trade and development» (un an de guerre en Ukraine : évaluer l’impact sur le commerce mondial et le développement) estime que la croissance du commerce en 2022 est supérieure aux prévisions commerciales de l’OMC de 3% publiées en avril dernier et nettement supérieures à ses estimations pour des scénarios plus pessimistes pour l’année.
La stabilité du commerce mondial est également évidente dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, confirmée par la croissance de 4% en glissement annuel du commerce des biens intermédiaires au deuxième trimestre 2022, ajoute l’OMC. Par ailleurs, relève l’organisation onusienne, les échanges de produits fortement touchés par la guerre et les échanges des pays les plus exposés ont «remarquablement» résisté.
Les économistes de l’Organisation expliquent que les partenaires commerciaux ont trouvé des sources alternatives pour combler les lacunes de la plupart des produits touchés par le conflit, tels que le blé, le maïs, les produits à base de tournesol, les engrais, les carburants et le palladium, un minéral de terre rare utilisé dans les convertisseurs catalytiques pour les voitures.
La note de l’OMC indique que les prix des biens fortement touchés par la guerre ont moins augmenté que prévu au début du conflit. Si ces hausses de prix sont substantielles, elles sont nettement inférieures aux prévisions les plus sombres, note-t-elle.
Les simulations de l’OMC ont mis en évidence qu’en cas de restrictions en cascade à l’exportation de denrées alimentaires, les prix du blé auraient pu augmenter jusqu’à 85% dans certaines régions à faible revenu, contre une augmentation réelle de 17%.
La note relève en outre que les exportations ukrainiennes se sont effondrées de 30% en 2022 en valeur. Les exportations de céréales, qui sont au cœur de la sécurité alimentaire de nombreuses économies africaines, ont diminué de 14,9%, forçant ces économies à ajuster leurs modes d’approvisionnement. Les exportations de la Russie ont, quant à elles, augmenté de 15,6% en valeur en raison d’une hausse des prix notamment des carburants, des engrais et des céréales.