Milan, 30 avril (LaPresse) – Le nombre élevé de décès et d'accidents du travail est « une question culturelle, mais aussi une question de profit et de violation des lois. Ce n'est pas seulement le cas actuellement. Ni sous ce gouvernement. Nous nous sommes habitués à l'idée qu'un accident peut arriver. Mais ici, nous avons des chiffres dignes d'une guerre civile, plus de mille morts et 500 000 accidents par an ». C'est ce qu'affirme le secrétaire général de l'UIL, Pierpaolo Bombardieri, dans une interview accordée au quotidien La Repubblica. « De 1983 à 2018, l'Istat et l'Inail ont dénombré 55 000 morts au travail contre 6 081 victimes de la criminalité organisée. Dans ce pays, on meurt plus au travail que de la mafia. Et si la mafia tuait plus de trois personnes par jour, comment réagirait le gouvernement ? », ajoute-t-il, « il serait temps que l'on parle de sécurité et de travail toute l'année et pas seulement à la veille du 1er mai et jamais avant ni après ». « La sécurité n'est pas seulement une question d'argent. Il est clair que davantage d'investissements sont nécessaires pour la formation, la prévention et les inspections. Mais il y a aussi autre chose », souligne encore Bombardieri, « intervenir par exemple sur les appels d'offres au plus bas et les contrats en cascade. Instaurer le meurtre au travail. Et un procureur spécial ». Et encore : « Remettre au centre la personne et sa dignité. Parler du travail précaire et pauvre. Ne pas laisser seules les familles de ceux qui meurent ». Bombardieri évoque ensuite Luana D'Orazio : « Lorsqu'une entreprise modifie les dispositifs de sécurité pour ne pas arrêter les machines et faire plus de profits, ce n'est pas un accident. C'est un homicide et cela doit être traité comme tel ». Son histoire, conclut-il, « nous parle encore : une jeune fille, apprentie, sans tuteur. Un travailleur n'est pas un super-héros. Il veut juste rentrer chez lui le soir ».