Francfort (Allemagne), 21 mai (LaPresse) – L’économie allemande continue de stagner, et cette situation ne devrait guère évoluer à court terme, même avec le nouveau gouvernement fédéral. Le Conseil des experts économiques allemands a revu à la baisse ses prévisions pour cette année et prévoit désormais une croissance nulle en 2025. À l’automne dernier, le Conseil tablait encore sur une croissance de 0,4 %. L’économie allemande reste dans une « phase de grande faiblesse », a annoncé le comité composé de cinq membres à Berlin. En 2026, une reprise modérée pourrait avoir lieu, avec une croissance prévue de 1 %. Mais les experts estiment qu’il n’est pas certain que l’Allemagne retrouve le chemin du succès économique à moyen ou long terme.

Après deux années consécutives de récession, l’ex-ministre de l’Économie Robert Habeck avait déjà abaissé les prévisions gouvernementales il y a un mois, prévoyant une stagnation du PIB et une croissance de 1,0 % pour 2026. Selon les « experts économiques », les lourdeurs administratives et la longueur des procédures d’approbation freinent la croissance. La politique commerciale imprévisible et erratique du président américain Donald Trump pèse également sur l’économie allemande, très orientée vers l’exportation. Le rapport de printemps indique que l’accélération du changement structurel qui en découle frappera également des secteurs et des régions jusqu’ici économiquement solides.

Cette faiblesse économique se reflète également sur le marché du travail. Selon l’Agence fédérale pour l’emploi, la reprise printanière d’avril a été relativement faible cette année. Les experts économiques prévoient un taux de chômage de 6,2 % en 2025. L’inflation devrait continuer à baisser légèrement cette année et l’année prochaine : en moyenne à 2,1 % en 2025 et 2,0 % en 2026. Toutefois, selon l’économiste Veronika Grimm, cette prévision reste « pleine d’incertitudes ». Les conflits commerciaux pourraient à nouveau faire bouger les prix, à la hausse comme à la baisse. Les vastes programmes de dépenses du gouvernement allemand pourraient aussi stimuler la demande intérieure et faire grimper les prix plus rapidement.

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