Alors que la décision ministérielle fixant l'âge maximum pour passer les concours de l'éducation à 30 ans fait toujours polémique, un nouveau rapport publié mardi met à nu le très faible niveau des apprentissages.

Les résultats de l’étude PNEA (programme national d’évaluation des acquis) qui a porté sur les apprentissages de 36.808 élèves, sont inquiétants à plus d’un titre. D’abord, le faible niveau des élèves du secteur public, et ensuite l’écart entre le public et le privé, selon cette étude réalisée par le Conseil supérieur de l’éducation.
En 6ème année du primaire, seulement 22% des élèves maîtrisent 100% du programme d’arabe prescrit. La comparaison, au niveau de la matière arabe, entre les acquis des élèves des écoles publiques dans le milieu  privé, montre que les élèves des écoles urbaines publiques ont atteint le score national moyen (250) contre 279 chez leurs pairs scolarisés dans les écoles privées. Ce qui se traduit par un écart de 29 points en faveur des élèves des écoles privées.
Et quelle que soit la matière principale (mathématiques, arabe, français, SVT, physique-chimie), seuls 8 à 9% des élèves de l’école publique ont un niveau satisfaisant, contre une moyenne de 50% dans l’école privée. En mathématiques, par exemple, les écoliers des établissements privés cumulent 280 points (sur 500), contre 246 pour leurs camarades du public (soit +34 points).
L’écart entre le public et le privé représente en moyenne l’équivalent de quatre années de scolarisation. Cela revient à dire qu’un collégien en 3e année dans le secteur public a en moyenne le niveau d’un élève de 5e année primaire dans le privé.
Un des facteurs les plus annonciateurs de l’échec scolaire particulièrement dans le collège est le redoublement antérieur. Selon l’étude, le redoublement n’est pas uniquement le résultat d’un manquement de l’élève à scolarité, mais surtout, celui de l’établissement et des enseignants qui ne sont pas arrivés à le mettre à niveau pour passer à la classe supérieure.
En effet, le Conseil supérieur de l’éducation considère que  » les résultats du PNEA laissent croire que la formation continue des enseignants n’a pas un grand impact sur le niveau des élèves. Cela pourrait s’expliquer par sa faiblesse, son inadéquation et par le fait que très peu de formations sont organisées au profit des enseignants ».

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