Le ministre marocain de l’Education, Chakib Benmoussa, ne compte pas faire machine arrière sur sa décision de limiter à 30 ans l’âge d’accès au métier d’enseignant.

 » Les nouvelles conditions du passage des concours des cadres des académies, notamment la fixation de l’âge d’accès à la profession enseignante à 30 ans, visent à accroître l’attractivité de cette profession et à attirer les meilleurs cadres », a t-il dit en réponse à une question des membres de la Commission de l’enseignement à la Chambre des représentants, qui s’est réunie mercredi pour discuter de ces nouvelles conditions qui soulèvent une vive polémique depuis près de deux semaines.
Pour convaincre les députés dont certains n’ont pas manqué de critiquer ces nouvelles mesures, Benmoussa a affirmé que ces conditions s’inspirent du rapport du Nouveau modèle de développement, après avoir été constaté lors des différentes auditions menées par la Commission que la question de la réforme du système de l’éducation a été parmi les sujets les plus importants soulevés, associée à l’exigence de l’amélioration de la situation des enseignants.
En tout cas, le rapport du Conseil supérieur de l’éducation, publié mardi, semble donner raison au ministre. Selon ce document, le système de recrutement est peu efficace dans la sélection de candidats à fort potentiel pour deux raisons principales : la première – et la plus importante – est le manque d’attractivité du métier d’enseignant, ce qui fait de lui un « choix par défaut’ » faute d’autres opportunités plus lucratives ou intéressantes. La nouvelle politique de recrutement et le nouveau statut des enseignants – perçu et jugé précaire – risquent d’aggraver la situation.
Mais avec les nouvelles conditions,  » l’accès à la profession enseignante sera ouvert aux brillants étudiants titulaires d’une licence en sciences de l’éducation, qui devront ensuite bénéficier d’une formation supplémentaire spécifique au sein des CREF, en plus d’un stage d’une année, avant d’être titularisés en tant que cadres des académies, notant que le nombre des diplômés de la filière des sciences de l’éducation ne dépasse pas actuellement les 1.500, ce qui est insuffisant », a précisé Benmoussa.
Le département de l’Éducation nationale travaillera, dans ce sens, avec le ministère de l’enseignement supérieur afin d’augmenter le nombre des étudiants qui accèderont aux facultés des sciences de l’éducation afin d’atteindre entre 15.000 et 18.000 diplômés, a-t-il dit, faisant savoir que cette opération sera amorcée dès l’année prochaine.

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