C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude de l’Energy Policy Institute relevant de l’Université de Chicago (EPIC).
Les zones les plus sensibles à la pollution atmosphérique se trouvent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, tandis que la Chine, autrefois particulièrement affectée par ce problème, marque aujourd’hui des progrès rapides et mesurables dans l’assainissement de son air.
Le document explique comment les émissions de particules minuscules, appelées particules fines, ont un impact sur la santé à travers le monde. Connue sous le nom de PM2.5, en raison de sa taille minuscule de 2,5 micromètres, bien plus petite que la largeur d’un cheveu humain, la matière particulaire la plus dangereuse est générée par la combustion d’agents fossiles et d’autres sources.
«Si l’on considère l’ensemble de la population mondiale, la pollution atmosphérique prive les gens de 17 milliards d’années d’espérance de vie», a confié au site d’information américain Axios, le directeur de l’EPIC, Michael Greenstone, rappelant «qu’il ne s’agit là que de la réduction de l’espérance de vie», sans compter les gens considérés en vie, mais qui, en réalité, vivent avec la maladie. «Il est peut-être impossible de penser à un autre aspect de nos vies dont nous sommes responsables et qui nous prive tous d’autant de bien-être et de vie», a-t-il dit.
Par ailleurs, dans de nombreuses régions, la pollution atmosphérique constitue, selon le rapport, une menace pour la santé publique encore plus importante que la tuberculose, le VIH/sida et le tabagisme. Basé sur de nombreuses études ayant fait l’objet d’évaluation par des pairs, ce rapport indique que la Chine connaît toujours d’importants problèmes de pollution atmosphérique.
Toutefois, la réduction des émissions de particules fines y est suffisamment importante pour se démarquer du reste. Si la Chine respectait les normes de qualité de l’air fixées par l’Organisation mondiale de la santé, l’AQLI montre que les habitants du pays vivraient en moyenne 2,6 ans de plus, ce qui représente tout de même un progrès comparé aux 2,9 ans datant de l’édition 2018 de ce rapport.
En effet, la pollution par les particules dans le géant asiatique a diminué de 29 % depuis 2013, ce qui se traduit par environ 1,5 an en terme d’espérance de vie moyenne, d’après le rapport «en supposant que ces réductions soient maintenues».
Les améliorations les plus urgentes en matière de qualité de l’air ont été relevées en Asie du Sud et du Sud-est, notamment l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh et le Népal. Ainsi, les habitants de l’Inde gagneraient en moyenne 5,9 ans d’espérance de vie supplémentaire s’ils respiraient un air conforme aux normes de l’OMS.
En outre, la relation entre le changement climatique et la pollution atmosphérique est une nouvelle tendance identifiée dans le rapport, qui souligne que l’un aggrave l’autre.
Cette année, des millions de personnes aux Etats-Unis ont été affectées par la fumée dangereuse dégagée par les feux de forêts dévastateurs ayant touché plusieurs Etats américains. Des images satellite, diffusées cette semaine, montrent un voile de fumée enveloppant des régions allant du Nevada au Nebraska.
Le changement climatique est à l’origine d’une grande partie de ces incendies ayant ravagé l’Ouest du pays, la région étant plongée dans la pire sécheresse du siècle.