La pollution de l’air cause plus de 5.000 décès au Maroc, soit une moyenne de 15 décès par jour, et coûte au pays près de 11 milliards de dirhams par an, selon un rapport du Réseau Marocain de Défense du Droit à la Santé et du Droit à la Vie.
Le rapport attribue la raison de cette augmentation de décès à la dépendance du Maroc au charbon pour produire de l’électricité, ce qui met en danger la santé des citoyens, car le charbon est l’une des sources d’énergie fossile les plus polluantes et provoque plusieurs maladies chroniques.
Les experts de l’association signalent l’importante part du charbon dans le mix énergétique national comme responsable de cette pollution.
Une situation qui risque de s’aggraver davantage vu les besoins exponentiels en Énergie du Royaume poussés par l’industrialisation.
En effet, l’augmentation des activités économiques s’accompagne d’une augmentation significative des émissions et des concentrations de polluants. Si le développement économique ne peut se faire sans ces activités, les répercussions de la pollution de l’air qu’elles entraînent touchent la productivité du travail, les dépenses des finances publiques liées aux coûts des soins et aux recherches publiques et de la prévention de santé ainsi que sur le rendement des cultures agricoles.
Dans ce sens, le rapport indique que les habitants de la région de Casablanca-Settat, qui représente 50% de l’activité industrielle au Maroc, sont plus vulnérables que les autres aux maladies respiratoires, en raison de la pollution de l’air, car cette ville compte environ 20% des personnes infectées par des maladies causées par la pollution atmosphérique.
Quant au niveau de pollution de l’eau, le Réseau, qui s’active dans la cause environnementale, a souligné que 28% des sources d’eau du Maroc sont menacées par la pollution, et que les déchets solides, les pesticides, les engrais chimiques et les produits chimiques constituent la plus grande menace directe pour les ressources hydriques souterraines et la santé de la population marocaine.
Le grand défi des autorités marocaines est donc de trouver un équilibre subtil entre besoins en énergie et qualité de l’air, notamment à travers la réduction de la part du charbon dans le mix énergétique.
Le Réseau a souligné que les décideurs gouvernementaux sont aujourd’hui plus que jamais tenus de faire de la protection de l’environnement une priorité intégrée dans tous les programmes économiques et sociaux, de bâtir un système de santé juste et équitable et un environnement sain.