« Il s’agit d’une faible part (environ 6%) des 50 milliards demandés pour financer l’adaptation. Ce montant initial financera la connaissance des risques de catastrophe, les observations et la prévision, la préparation et l’intervention, ainsi que la diffusion des alertes précoces, relève le Centre dans un communiqué.
Ce plan, présenté, ce lundi, par le Secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres lors de la COP27, ne coûtera que l’équivalent de 50 cents par personne et par an pendant cinq ans pour que chaque habitant de la planète soit rapidement averti de conditions météorologiques toujours plus extrêmes et dangereuses, précise la même source.
« Les émissions de gaz à effet de serre en hausse constante amplifient les phénomènes météorologiques extrêmes partout sur la planète. La multiplication de ces calamités coûte des vies et des centaines de milliards de dollars en pertes et dommages. Les catastrophes climatiques déplacent trois fois plus de personnes que les guerres. La moitié de l’humanité se trouve déjà dans la zone de danger », a déclaré M. Guterres, cité dans le communiqué.
« Nous devons investir autant dans l’adaptation que dans la résilience. Les informations qui nous permettent d’anticiper les tempêtes, les vagues de chaleur, les crues et les sécheresses en font partie. J’ai demandé pour cela que chaque habitant de la planète soit protégé par des systèmes d’alerte précoce d’ici à cinq ans, en privilégiant d’abord les plus vulnérables », a poursuivi M. Guterres.
« Les alertes précoces sauvent des vies et procurent d’énormes avantages économiques. Il suffit de signaler l’arrivée d’un phénomène dangereux 24 heures à l’avance pour réduire de 30% les dommages qui s’ensuivent », a fait valoir, de son côté, le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas.
« De telles avancées sont rendues possibles par la science moderne, l’exploitation durable de réseaux d’observation systématique, l’échange quotidien de données de qualité entre les pays, l’accès à des produits d’alerte précoce de grande qualité, la traduction des prévisions en termes d’impacts, en plus des progrès des télécommunications », a ajouté M. Taalas.
« La science est là, elle montre clairement l’urgence d’agir pour aider ceux qui en ont besoin à s’adapter aux effets néfastes du changement climatique. Le lancement du Plan d’action exécutif apporte beaucoup à l’adaptation et à la résilience, surtout en Afrique où 60% de la population n’est pas protégée par des systèmes d’alerte précoce », a indiqué, pour sa part, le Ministre égyptien des affaires étrangères et Président de la COP 27, Sameh Hassan Shoukry.
Brad Smith, Président et vice-président de Microsoft, a mis en avant le rôle fondamental que peut jouer la technologie pour que les alertes précoces parviennent jusqu’à la population. « Cette initiative de l’ONU sauvera des vies en permettant aux individus de s’adapter au changement climatique et de réagir aux alertes précoces avant d’être sinistrés. Nous disposons aujourd’hui de l’intelligence artificielle et des outils relatifs aux données », a-t-il dit.
Cette initiative « offre aux pays l’occasion d’approfondir considérablement la compréhension des risques, ce qui doit constituer la base de toutes les mesures visant à renforcer la résilience. Pour ces raisons et bien d’autres, l’exécution de ce plan d’action est cruciale pour sauver des vies. Le Secrétaire général de l’ONU nous a indiqué le cap, l’OMM nous a indiqué la route. Il nous appartient à tous maintenant d’en faire une réalité », a déclaré Mami Mizutori, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe et Directrice du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes.
Les autres dirigeants qui sont intervenus lors de la table ronde, organisée le jour de l’ouverture de la COP 27, représentaient la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le Fonds vert pour le climat, le Fonds pour l’adaptation, le Fonds d’investissement pour le climat, la Banque islamique de développement, le Programme alimentaire mondial et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
M. Guterres a annoncé le plan à une réunion des hauts responsables de gouvernements et d’organismes de l’ONU, d’agences de financement, de géants de la technologie et du secteur privé, pendant le Sommet des dirigeants mondiaux pour les négociations des Nations Unies sur le changement climatique, la COP27. Élaboré par l’Organisation météorologique mondiale et divers partenaires, le plan est accompagné d’une déclaration commune signée par 50 pays.
Le plan cerne les domaines essentiels pour faire avancer la connaissance universelle des risques de catastrophe et décrit les actions prioritaires pour y parvenir, en s’appuyant sur le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.
Il indique les mesures techniques à prendre en priorité afin d’élargir la capacité de détecter les aléas, de combler les lacunes en matière d’observations et de faire progresser les systèmes mondiaux de traitement des données et de prévision, de même que l’échange des données, optimisant ainsi les efforts internationaux.
Afin de garantir l’avancement et l’alignement stratégique constant des activités avec les instances d’exécution, le Secrétaire général des Nations Unies met actuellement sur pied un comité de direction de l’initiative « Alertes précoces pour tous ». Les chefs du secrétariat de l’Organisation météorologique mondiale et du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes en assureront la coprésidence.
Le comité réunira bon nombre des partenaires clés qui ont façonné le Plan d’action exécutif à ce jour. Il rendra compte chaque année des progrès accomplis au Secrétaire général des Nations Unies, avant les réunions de la Conférence des Parties.
En outre, un forum annuel multipartite sera organisé dans le souci d’intensifier la consultation et de favoriser la collaboration avec davantage de partenaires.