Un stade plein de chants, de danses et de drapeaux agités et Vladimir Poutine occupe le devant de la scène. Au ‘Luzhniki’ à Moscou devant 90 000 personnes à l’intérieur et plus de 100 000 à l’extérieur, du moins selon les médias russes, le chef du Kremlin intervient à l’occasion du huitième anniversaire de l’annexion de la Crimée. Ses propos ne sont pas du tout conciliants.
« L’opération militaire spéciale a été lancée pour éviter le génocide des Russes » dans le Donbass, dit-il clairement, justifiant ses choix. Poutine semble confiant pour s’adresser à la foule. « Nous savons ce qui doit être fait et comment le faire. Et nous mettrons certainement en œuvre tous les plans », ajoute-t-il en louant la Crimée qui « voulait avoir un destin commun avec sa patrie historique » et « bloquait » la voie « aux néo-nazis ».
Le récit est le classique de la guerre. Des louanges « à l’héroïsme » des soldats qui « épaule contre épaule se soutiennent » à l’unité au sein du pays « qui ne s’était pas vue depuis un certain temps ».
Bref, le dirigeant de Moscou, comme le commente le président du Centre d’études internationales Andrea Margelletti, ne change pas « d’un iota » sa narration par rapport au premier jour. Et surtout, il n’accorde pas « la moindre trace d’ouverture au dialogue ». Selon l’expert, la synthèse du discours de Poutine est « Je suis la Russie », et la citation religieuse s’inscrit dans cette voie. « Ce n’est pas un hasard si l’un de ses principaux alliés est le patriarche Cyrille, et quand ‘Dieu le veut’ tout est permis… ».