Islamabad (Pakistan), 28 janvier (LaPresse/AP) – Le Pakistan a adopté une loi controversée qui, selon ses détracteurs, vise à réprimer la liberté d'expression. La loi, déjà approuvée par la chambre basse du Parlement jeudi dernier, accorde au gouvernement des pouvoirs étendus pour imposer de lourdes amendes et emprisonner les utilisateurs de médias sociaux qui diffusent de la désinformation. L'approbation du Sénat aujourd'hui lève le dernier obstacle à l'application de la loi, qui va maintenant être envoyée au président Asif Ali Zardari, qui devrait la signer rapidement. En vertu de la loi sur la prévention des délits électroniques, les autorités créeront une agence habilitée à ordonner le blocage immédiat des contenus jugés « illégaux et offensants » sur les médias sociaux, tels que les contenus critiquant les juges, les forces armées, le parlement ou les assemblées provinciales. Les personnes qui ne s'y conforment pas s'exposent à des interdictions temporaires ou permanentes. La loi fait également de la diffusion de la désinformation une infraction pénale, passible de trois ans de prison et d'une amende de 2 millions de roupies (environ 7 150 dollars). Ces derniers développements interviennent quelques jours seulement après l'adoption de la loi par l'Assemblée nationale, malgré les protestations de l'opposition. Shibli Faraz, l'un des chefs de file de l'opposition, s'y est opposé, affirmant qu'elle avait été adoptée à la hâte et sans consultation de toutes les parties prenantes. Les médias pakistanais ont été confrontés à une censure croissante ces dernières années, mais le gouvernement du Premier ministre Shehbaz Sharif affirme que la loi est nécessaire pour limiter la propagation de la désinformation.