Dakar (Sénégal), 16 juin (LaPresse/AP) – Le bilan de l’attaque armée survenue tard vendredi soir dans l’État de Benue, au centre-nord du Nigeria, s’est alourdi à 150 morts. Des hommes armés ont fait irruption dans la communauté de Yelewata, ont ouvert le feu sur les habitants endormis et ont incendié leurs maisons, selon des survivants. Les habitants fouillent encore les ruines brûlées, comptent les morts et cherchent des dizaines de personnes portées disparues.

Beaucoup des victimes s’étaient réfugiées dans un marché local après avoir fui les violences dans d’autres parties de l’État. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque, mais ce type de violences est fréquent dans le nord du Nigeria, où des conflits éclatent régulièrement entre éleveurs et agriculteurs pour l’accès à des ressources limitées comme la terre et l’eau.

Ce conflit ancien est devenu plus sanglant ces dernières années, les autorités et les analystes avertissant que de plus en plus d’éleveurs prennent les armes. Les agriculteurs accusent les éleveurs, en majorité d’origine peule, de faire paître leur bétail sur leurs terres et de détruire leurs récoltes. Les éleveurs affirment, eux, que ces terres sont des couloirs de pâturage protégés par une loi de 1965, cinq ans après l’indépendance du pays.

Le président nigérian Bola Tinubu, dont le gouvernement n’a pas réussi à mettre fin aux graves crises sécuritaires du pays, a qualifié l’attaque dans le Benue de « bain de sang insensé ». Son bureau a annoncé qu’il se rendrait dans la communauté touchée mercredi.

© Copyright LaPresse