Milan, 1er août (LaPresse) – « Pendant des années, j'ai refusé d'utiliser ce mot : « génocide ». Mais aujourd'hui, je ne peux plus m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vues et après avoir parlé avec des personnes qui étaient là-bas ». C'est ainsi que s'exprime l'écrivain israélien David Grossman dans une interview accordée à La Repubblica sur la situation à Gaza. « Ce mot, ajoute-t-il, sert principalement à donner une définition ou à des fins juridiques : moi, je veux parler en tant qu'être humain né au cœur de ce conflit et dont toute l'existence a été dévastée par l'occupation et la guerre. Je veux parler en tant que personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'État génocidaire. Et maintenant, avec une immense douleur et le cœur brisé, je dois constater que cela se passe sous mes yeux. « Génocide ». C'est un mot qui fait l'effet d'une avalanche : une fois prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche justement. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance ».
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