Milan, 21 août (LaPresse) – Pense-t-il que Poutine soit réellement disposé à mettre fin à la guerre ? « C’est une bonne question, car Moscou n’est absolument pas prête à sortir de la guerre. La stratégie de Poutine est de mener de longues négociations sans jamais parvenir à un cessez-le-feu, car il ne veut pas renoncer à ses instruments de pression, à savoir les missiles contre la population civile. Et le deuxième élément, que peu comprennent, est le rôle de la Chine. La Russie dépend énormément de la Chine, pas seulement sur le plan économique. Moscou est au point le plus bas de sa souveraineté et de son indépendance. Pour Poutine, il est extrêmement dangereux d’entrer en conflit avec les États-Unis, car il dépend fortement de la Chine et ne peut gérer les deux en même temps. La seule chose qui donne du pouvoir à Poutine, c’est la guerre en Ukraine. Il est donc prévisible qu’il poursuivra la guerre, estimant disposer des ressources pour le front, qu’il ralentira les négociations, qu’il tentera de jouer sur les conflits d’intérêts entre la Chine, l’Europe et les États-Unis et qu’il posera des conditions de négociation irréalistes. Il le fait déjà », a déclaré Mykhaïlo Podolyak, principal conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une interview à La Repubblica.
« Pour la Russie, le cessez-le-feu est, en substance, une condition très défavorable. Elle se priverait d’instruments clés pour exercer une pression sur l’Ukraine. Mais quelle paix peut être stable alors que les combats se poursuivent ? », a-t-il expliqué. En cas de cessez-le-feu, « à ce moment-là, n’importe quelle question pourrait être mise sur la table, territoriale ou politique. Le président Zelensky l’a lui-même affirmé. Mais toujours en partant d’une position clairement fondée sur le droit international. »
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