Vienne (Autriche), 12 nov. (LaPresse/AP) – L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) n’a pas pu vérifier l’état des stocks iraniens d’uranium enrichi à un niveau proche de l’utilisation militaire depuis des mois, depuis qu’Israël a attaqué les sites nucléaires du pays lors de la guerre de 12 jours en juin dernier. C’est ce qu’indique un rapport confidentiel de l’agence de l’ONU pour le contrôle nucléaire, l’AIEA, distribué aux États membres et consulté aujourd’hui par Associated Press. L’AIEA affirme que la question de l’état des stocks de matériaux quasi utilisables à des fins militaires « doit être traitée d’urgence ». Selon le dernier rapport de l’AIEA daté de septembre, l’Iran détient des stocks correspondant à 440,9 kilogrammes d’uranium enrichi jusqu’à 60% de pureté, soit à un pas, d’un point de vue technique, du niveau de 90% requis pour des objectifs militaires. Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a déclaré dans une récente interview à Associated Press qu’une telle réserve permettrait à l’Iran, si elle décidait de militariser son programme, de construire jusqu’à 10 bombes nucléaires, tout en précisant que cela ne signifie pas que l’Iran possède déjà de telles armes. L’Iran affirme depuis longtemps que son programme est pacifique, mais l’AIEA et les pays occidentaux soutiennent que Téhéran a eu un programme nucléaire militaire organisé jusqu’en 2003. Le rapport confidentiel de l’AIEA affirme également que l’Iran n’a pas encore accordé à l’Agence internationale de l’énergie atomique l’accès aux sites touchés lors de la guerre. L’Iran a suspendu toute coopération avec l’AIEA après la guerre avec Israël, au cours de laquelle les États-Unis ont frappé plusieurs sites nucléaires iraniens. Téhéran a cependant permis à l’AIEA d’inspecter les installations non endommagées après que Grossi a conclu un accord avec le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi au Caire début septembre.

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