Le syndicat des journalistes tunisiens (Snjt) a dénoncé mardi une volonté "d'intimider les médias" après les poursuites engagées par une ministre contre un site d'information ayant critiqué la cheffe du gouvernement, Najla Bouden.

Jeudi dernier, le site d’information tunisien Business News avait publié un article intitulé « Najla Bouden, la gentille Woman » sur son bilan.

La cheffe du gouvernement « en poste à la Kasbah depuis le 11 octobre 2021 (…) n’a rien réalisé en treize mois d’exercice » durant lesquels la situation socio-économique s’est dégradée avec un gouvernement qui « n’a cessé de mettre des bâtons dans les roues du tissu économique », disait l’article.

En vertu d’un décret présidentiel critiqué comme « répressif » par des ONG locales et internationales, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, a déposé vendredi au tribunal de première instance de Tunis une plainte contre Business News pour « diffamation », « allégations mensongères contre un fonctionnaire public et outrage contre la cheffe du gouvernement ». Il s’agit du premier média poursuivi depuis la promulgation le 16 septembre par le président Kais Saied du décret 54, vivement critiqué par la société civile.

Ce texte prévoit cinq ans de prison et une lourde amende pour toute personne « qui utilise délibérément les réseaux de communication et les systèmes d’information pour produire, promouvoir, publier ou envoyer des fausses informations ou des rumeurs mensongères ».

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