"Une arme de plus contre nous": à quelques mois d'élections cruciales en Turquie, le gouvernement a renforcé son arsenal répressif déjà bien garni contre la presse et l'opposition, s'inquiètent journalistes et activistes.

« La loi sur la désinformation, c’est une arme de plus contre nous dans l’arsenal du gouvernement », déplore Gokhan Bicici, rédacteur en chef du site d’information indépendant dokuz8NEWS, à Istanbul.

« Ils avaient déjà des armoires pleines de fusils et des dizaines d’outils et d’armes à leur disposition » pour réduire au silence les médias, indique-t-il à la presse internationale depuis son bureau sur la rive asiatique de la ville. Il cite notamment « l’insulte au président », accusation qui a permis ces dernières années de poursuivre des dizaines de milliers de voix critiques – étudiants, sportifs et même une ancienne Miss Turquie.

En octobre, le Parlement turc a adopté une nouvelle loi qui punit la diffusion de « fausse nouvelle » jusqu’à trois ans de prison, sans définir ce qui peut constituer une fausse information. Le parti AKP (islamo-conservateur) et ses alliés nationalistes du MHP, majoritaires au Parlement, ont voté des amendements jugés « dangereux » et même « dystopiques » par les défenseurs des droits civils.

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