Pour la chef de la diplomatie italienne, Antonio Tajani, l’accueil par la France d’un navire humanitaire de SOS Méditerranée qui avait voulu débarquer en Italie prouve que cette stratégie fonctionne, même si Paris n’a pas confirmé une telle offre et condamné un « comportement inacceptable » de l’Italie.
Le nouveau gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni a autorisé deux navires humanitaires à accoster en Sicile ce week-end, mais seuls les migrants les plus vulnérables ont été autorisés à débarquer dans un premier temps, essentiellement des femmes et des mineurs.
Face à la pression des ONG alertant sur les conditions d’hygiène à bord, les autres passagers ont finalement été débarqués mardi soir.
Interrogé par des journalistes, M. Tajani a confirmé que cette approche sélective était un signal. « Et la décision du président (français) Macron d’ouvrir le port de Marseille à l’Ocean Viking montre que quelque chose bouge », a-t-il dit.
« Nous sommes reconnaissants envers la France qui a montré sa volonté de prendre une décision réduisant la pression sur l’Italie, démontrant qu’elle comprend la nécessité d’une approche fermement solidaire entre les pays de l’UE », a-t-il déclaré.
Mardi soir, les services de Mme Giorgia Meloni ont fait savoir qu’elle remerciait la France, qui, selon elle, acceptait d’accueillir l’Ocean Viking dans un de ses ports avec 234 migrants à bord.
Mais mercredi, le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, a appelé l’Italie à « jouer son rôle » et « respecter ses engagements européens » en accueillant l’Ocean Viking, toujours dans les eaux territoriales italiennes.
Assurant que l’Italie respectait le droit international, M. Tajani a indiqué que le gouvernement soulèverait la question de l’immigration lors d’un Conseil des ministres de l’UE la semaine prochaine.
Rome souhaite « un accord pour établir, sur la base de la population, comment les migrants ayant le droit d’asile sont relocalisés dans différents pays », a-t-il déclaré.
L’Italie fait également pression pour que l’UE conclue des accords avec les pays d’Afrique du Nord afin d’empêcher les migrants de partir et d' »arrêter les trafiquants, qui détruisent les moteurs de leurs bateaux ».