Face aux défis partagés induits par l’action des réseaux de trafic des migrants et l’environnement régional instable, les deux parties ont décidé de renforcer leurs mécanismes de coordination et d’échange d’informations, à travers notamment la rénovation des modalités de travail commun au niveau des Centres de coopération policière, des officiers de liaison et des patrouilles mixtes.En matière de lutte contre les réseaux criminels de trafic de migrants au niveau des routes Atlantique et Méditerranée occidentale, le retour constitue également « un instrument de dissuasion essentiel », ont noté les deux parties, exprimant leur volonté de continuer à apporter « des réponses agiles et flexibles » aux défis qui sous-tendent ce domaine.
Au niveau de la gestion des frontières et ses enjeux pluriels, l’accent a été mis sur la nécessité d’articuler les efforts conjoints autour de la solidarité agissante en terme d’appui technique et financier pérenne qui puisse optimiser la résilience et l’efficience opérationnelles.
Dans ce sens, « les deux parties accordent une importance particulière aux possibilités accrues d’accompagnement financier en faveur du Maroc dans le nouveau Cadre financier multi-annuel de l’Union européenne », souligne le communiqué conjoint, ajoutant que l’Espagne, comme Etat membre, « continuera à mettre en valeur le rôle du Maroc comme partenaire stratégique de l’Union européenne tout azimut, y compris dans le domaine migratoire ».
Concernant la migration régulière, le Groupe migratoire mixte a salué « le bilan positif » du modèle maroco-espagnol de gestion de la mobilité circulaire et de la main d’œuvre, qui représente « l’un des exemples de succès des plus solides et reconnus au niveau européen et international ».
Les deux parties se sont engagées à « continuer à travailler dans ce sens et à établir de nouvelles voies où le renforcement des capacités et la réintégration constituent des éléments-clé, dans le but de renforcer les effets positifs des migrations aussi bien dans les sociétés marocaine et espagnole que pour le migrant lui-même », réitérant leur volonté partagée de renforcer les perspectives de coopération afin d’encourager les flux légaux maîtrisés, en coordination avec tous les opérateurs et intervenants.
Après avoir rappelé la contribution de la communauté marocaine en Espagne à la relance économique post-Covid ainsi que « son apport pluriel en tant que vecteur de rapprochement culturel et civilisationnel », les responsables marocains et espagnols se sont engagés à travailler ensemble dans le but de renforcer l’intégration des communautés des ressortissants des deux pays aussi bien en Espagne qu’au Maroc, et tout particulièrement celle qui concerne les catégories les plus vulnérables.
En ce qui concerne la problématique des mineurs non accompagnés, la partie marocaine a rappelé les Hautes instructions royales pour le rapatriement de tous les mineurs marocains dûment identifiés, relève le communiqué, ajoutant que les deux parties ont convenu de privilégier une démarche centrée sur l’intérêt supérieur du mineur, notamment à travers la prévention et la protection.
S’agissant de la coopération régionale en matière de migration, le Maroc et l’Espagne se sont engagés à renforcer le dialogue et la coordination étroite pendant leurs présidences respectives du Processus de Rabat en 2022 et 2023.
Il a été également convenu de réunir, en juin 2022, les différents sous-comités mixtes ad hoc relevant du groupe migratoire afin de valider des plans d’action sectoriels.