« La France a pris la décision exceptionnelle (…) d’inviter le navire de rejoindre le port militaire de Toulon. Il devrait y arriver ce vendredi en début de matinée », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a qualifié le refus de l’Italie de recevoir le navire sur un des ses ports de « comportement inacceptable ».
« A l’arrivée du navire, toutes les mesures sont prises afin d’apporter assistance sanitaire et médicale nécessaire aux passagers du navire, d’assurer les contrôles sécuritaires adéquats et d’examiner les demandes de séjour et d’asile sur le territoire national », a ajouté M. Darmanin, lors d’une conférence de presse conjointe avec le porte-parole de l’exécutif, Olivier Véran, au terme du Conseil des ministres.
Les personnes ne relevant pas du droit de séjour et d’asile feront l’objet d’une procédure d’éloignement sans délai, a-t-il poursuivi.
Dans le cadre du mécanisme de solidarité européenne, l’Allemagne s’est engagée à relocaliser sur son territoire un tiers des passagers du navire, qui seraient conformes effectivement à leur demande d’asile ou de titre de séjour, a relevé le ministre, qui a appelé à une réunion européenne sur ce sujet.
D’autres États européens sont en train de faire part du nombre de personnes qui souhaitent accueillir sur leur sol, a expliqué M. Darmanin.
Le ministre a annoncé, à ce sujet, que la France “suspend avec effet immédiat” l’ensemble des relocalisations des 3.500 réfugiés au bénéfice de l’Italie, appelant toutes les autres parties participantes au mécanisme européen, dont l’Allemagne, à faire de même.
“La France prendra dans les prochaines heures des mesures de renforcement des contrôles à nos frontières intérieures avec l’Italie et tirera toutes les conséquences de l’attitude italienne sur les autres aspects de sa relation bilatérale”, a-t-il relevé.
Peu avant ces annonces, les autorités françaises ont procédé à l’évacuation sanitaire de quatre passagers, trois migrants et un accompagnant, se trouvant à bord de l’Ocean Viking.