Mais avant même que la covid-19 ne mette en lumière la vulnérabilité des systèmes agroalimentaires, « des centaines de millions de personnes souffraient déjà de la faim, et leur nombre a augmenté l’année dernière pour atteindre 811 millions », affirme la FAO. Pourtant, « à l’échelle mondiale, la quantité de nourriture produite est suffisante pour nourrir toute l’humanité », ajoute la FAO, qualifiant cette situation d’ « inconcevable et d’inacceptable ». D’autre part, 14 % de la nourriture est perdue et 17% gaspillée, déplore la FAO. Il suffit d’ajouter à cela les autres facteurs de stress que sont, notamment, les ravageurs et les maladies, les catastrophes naturelles, la perte de biodiversité, la destruction des habitats et les conflits, pour mesurer l’ampleur de la tâche à accomplir, à savoir satisfaire les besoins alimentaires croissants de la population mondiale tout en réduisant les incidences des systèmes agroalimentaires sur l’environnement et le climat.
En dépit de ces difficultés, la FAO note un nouvel « élan » et un « regain d’énergie encourageants » dans les efforts pour redéfinir complètement les modalités de production, de stockage, de distribution et de consommation de nos aliments ». Nous avons commencé à affronter les problèmes et à rendre les structures mieux adaptées aux objectifs visés.
Le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, organisé le mois dernier par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a tracé les grandes lignes de la façon dont le monde doit aller de l’avant faire avancer la transformation des systèmes agroalimentaires.
« À la FAO, nous avons déjà retroussé nos manches et commencé à piloter la mise en œuvre et à faire avancer la transformation », affirme l’organisation onusienne.
La FAO a d’ailleurs mis au point une boîte à outils qui « pourrait peser sur nombre de ces problèmes systémiques complexes ». La FAO propose un nouveau cadre stratégique pour les dix prochaines années (2022-2031), qui définit les mesures concrètes à prendre et les moyens à mettre en œuvre pour ne laisser personne pour compte. La FAO estime qu’il faut 40 à 50 milliards de dollars d’investissements annuels dans des interventions ciblées pour éliminer la faim d’ici à 2030. De nombreux projets peu coûteux et percutants peuvent aider des centaines de millions de personnes à mieux répondre à leurs besoins alimentaires, estime la FAO. À titre d’exemple, « des interventions ciblées de recherche-développement destinées à développer les technologies dans le secteur agricole, à apporter des innovations dans l’agriculture numérique et à augmenter les taux d’alphabétisme chez les femmes peuvent grandement contribuer à faire reculer la faim ».
Toutefois, l’approche proposée ne peut être efficace que si elle est ancrée dans une collaboration avec les gouvernements, ainsi que les partenaires clés, alors qu’ils définissent leurs voies nationales vers la transformation en fonction des réalités et besoins qui leur sont propres, conclut la FAO.