Soudan: le Conseil de sécurité demande le retour « immédiat » du gouvernement civil

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a demandé vendredi le « retour immédiat » du gouvernement civil au pouvoir, après le putsch du 25 octobre, qui a vu l’armée saisir les rênes du pays et limiter les droits de l’homme.

La résolution, adoptée par consensus, condamne également « la détention injuste » du Premier ministre Abdallah Hamdok ainsi que d’autres responsables et demande que les militaires « remettent immédiatement en liberté (…) tous les individus détenus illégalement et arbitrairement ».

La plus haute instance de l’ONU en matière de droits de l’homme, convoquée en urgence à la demande du Royaume-Uni, l’Allemagne, les Etats-Unis et la Norvège, demande aussi la nomination d’un expert de haut niveau par la Haute commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet, qui sera chargé de surveiller le respect des droits humains dans le pays.

Le projet de résolution prévoyait initialement de renommer un rapporteur spécial, dont le mandat n’avait pas été renouvelé par le Conseil en octobre 2020.

Un peu plus tôt dans la journée, la cheffe des droits de l’homme de l’ONU a appelé les dirigeants militaires du Soudan à se retirer du pouvoir.

« Je demande instamment aux dirigeants militaires soudanais et à ceux qui les soutiennent de se retirer afin de permettre au pays de reprendre le chemin des réformes institutionnelles et juridiques », a déclaré la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, au début d’une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme à Genève.

Ces deux dernières années, des « progrès précieux » ont été accomplis dans la mise en place d’une commission nationale des droits de l’homme, sur la justice transitionnelle, la terre, les femmes et l’égalité des sexes, les réformes juridiques et la lutte contre la corruption.

Pour l’ONU, les militaires sont maintenant responsables de plusieurs violations du droit international et le coup d’Etat du général Abdel Fattah al-Burhane contrevient aux droits humains, à la Constitution et aux autres accords provisoires validés après la révolution démocratique de 2019.

Depuis le 25 octobre, au moins 13 personnes ont été tuées et plusieurs centaines ont été blessées, selon des sources médicales.

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