Selon la branche néerlandaise des Amis de la Terre, « la décision dans l’affaire contre Royal Dutch Shell implique que chaque grand émetteur a une obligation (…) de réduire ses émissions conformément à l’impératif mondial issu de l’Accord de Paris sur le climat » signé en 2015.
« Et c’est ce que nous vous demandons », a écrit l’ONG dans une lettre envoyée à 29 entreprises, parmi lesquelles Tata Steel, Unilever, Schiphol, le fonds de pension ABP, ExxonMobil et Ahold Delhaize.
« Cette lettre tient lieu d’annonce, mais c’est avant tout une invitation », « parce que ce n’est ni notre souhait ni notre ambition de nous engager dans des batailles juridiques avec tous les grands pollueurs des Pays-Bas », a souligné l’ONG.
Amis de la Terre les exhorte chacune d’entre elles à présenter avant le 15 avril un plan garantissant une réduction de ses émissions de CO2 d’au moins 45 % par rapport à 2019.
En juin 2022, Amis de la Terre rendra publiques les évaluations de ces plans dans un classement. Même si elle n’a pas reçu cette lettre, les engagements de la compagnie pétrolière Shell dans ce domaine seront également examinés.
Un tribunal de La Haye avait ordonné en mai à cette dernière de réduire ses émissions de CO2 d’ici à fin 2030 de 45% par rapport à 2019, estimant qu’elle contribue aux conséquences désastreuses du changement climatique.
Cette affaire, appelée « le peuple contre Shell », avait été déclenchée en avril 2019 par plusieurs ONG, dont les Amis de la Terre et Greenpeace. Plus de 17.000 citoyens néerlandais s’étaient également constitués partie civile.
Le verdict avait été qualifié d’ »historique » par les militants engagés dans la défense de l’environnement, selon lesquels aucune autre multinationale n’avait été contrainte par la justice de s’aligner sur l’Accord de Paris sur le climat. Mais le groupe Shell avait annoncé en juillet qu’il ferait appel de la décision.